Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/179

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le brun foncé, car le prophète a dit que si les logemens des chrétiens ou des juifs avaient quelque éclat, les dévots musulmans, en passant devant ces maisons, pourraient répandre sur elles
 les bénédictions de l’islamisme, ce qui serait 
une méprise sacrilège. Toutefois depuis quelque temps les règlemens sont moins sévères à cet égard ; le grand-seigneur accorde volontiers aux rayas de choisir pour leurs maisons les couleurs qui, jusqu’à présent, leur avaient été interdites. Une maison turque ne renferme jamais qu’une famille ; les mystères du harem ne permettent pas qu’on ait des voisins. Une maison est divisée en deux parties, dont l’une est habitée par le maitre du logis, l’autre par les femmes. Les maisons où nous sommes entrés montrent plus de propreté que de magnificence ; on s’aperçoit dès l’abord que tout y est disposé à la fois pour éviter les regards du public, et pour jouir de la circulation de l’air et de la plus grande clarté du jour ; les chambres habitées par le maître n’ont d’autres ornemens que des tapis plus ou moins riches, des divans recouverts d’étoffes de soie, et quelquefois des peintures sur les murs ; ce qu’il y a de plus précieux dans l’ameublement d’une maison est ordinairement réservé pour le harem, où personne ne peut pénétrer car un Osmanli a toujours une certaine crainte d’être vu, et le luxe même dont il s’entoure a quelque chose, de mystérieux