Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/147

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Allemagne et en Italie.— En France, M. Salfî est le premier qui ait appelé Tattention du public sur la Scienza nuova, dans son Éloge de Filangieri, et dans plusieurs numéros de la Revue encyclopédique, t. II, page 540 ; t. VI, page 364 ; t. VII, page 343. — Voy. aussi Mémoires du comte Orloff sur Naples, 1821, t. IV, page 439, et t. V, page 7.


Vico n’a point laissé d’école ; aucun philosophe italien n’a saisi son esprit dans tout le siècle dernier ; mais un assez grand nombre d’écrivains ont développé quelques-unes de ses idées. Nous donnons ici la liste des principaux.

Genovesi (né en 1712, mort en 1769). N’ayant pu me procurer que deux des nombreux ouvrages de ce disciple illustre de Vico (les Institutions et la Diceosina), je donne les titres de tous les livres qu’il a faits, en faveur de ceux qui seraient à même de faire de plus amples recherches. — Leçons d’économie politique et commerciale. — Méditations philosophiques (sur la religion et la morale), 1758. — Institutions de métaphysique à l’usage des commençants. — Lettre académique (sur l’utilité des sciences, contre le paradoxe de J.-J. Rousseau), 1764. — Logique à l’usage des jeunes gens, 1766 (divisée en cinq parties : emendatrice, incentrice, giudicatrice, ragionatrice, ordonatrice. On estime le dernier chapitre (Considérations sur les sciences et les arts). — Traité des sciences métaphysiques, 1764 (divisé en Cosmologie, Théologie, Anthropologie). — Dicéosine, ou science des droits et des devoirs de l’homme, 1767 ; ouvrage inachevé. C’est surtout dans le troisième volume de la Dicéosine que Genovesi expose des idées analogues à celles de Vico.

Filangieri (né en 1752, mort en 1788). — Quoique cet homme célèbre n’ait rien écrit qui se rattache au système de Vico, nous croyons devoir le placer dans cette liste. A l’époque de sa mort prématurée, il méditait deux ouvrages ; le premier eût été intitulé : Nouvelle science des sciences ; le second : Histoire civile, universelle et perpétuelle. Il n’est resté qu’un fragment très court du premier, et rien du second. J’ai cherché inutilement ce fragment.

Cuoco (mort en 1822), Voyage de Platon en Italie. Ouvrage très superficiel et qui exagère tous les défauts du Voyage d’Anacharsis. Les hypothèses historiques de Vico ont souvent chez Cuoco un air plus paradoxal encore, parce qu’on n’y voit plus les principes dont elles dérivent. Ce sont à peu près les mêmes idées sur l’Histoire éternelle, sur l’Histoire romaine en particulier, sur les Douze Tables, sur l’âge et la patrie d’Homère, etc. Au moment où les