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ABEL HERMANT

comme je vous l’annonçais tout à l’heure, passer quelque temps à Paris.

La marquise, aimable. — Longtemps, j’espère ?

Jerry. — Oui, un temps illimité.

Tiercé, à part. — Ça va bien.

Le comte. — Oui-dà, monsieur, est-ce que… (Il s’interrompt, il se souvient que les peuples de race anglosaxonne sont tout à fi(it stricts sur le chapitre des présenU>tions.) Ma sœur, voulez-vous me faire la grâce dénie présenter à monsieur ?

La marquise. — Le comte delà Chapelle-Anthenaise, mon beau-frère.

Jerry. — Je suis très content. (La main.)

Le comte, reprenant sa place. — Oui-dà, monsieur, pouvez-vous quitter ainsi vos aftaires, que l’on dit considérables ?

Jerry. — Oui, elles sont considérables. Je peux les quitter. Elles vont mieux toutes seules. C’est si parfaitement organisé ! Réellement, elles vont bien mieux toutes seules.

La marquise, à Mrs. Shaw. — Vous devez être fatiguée du voyage ?

Mrs. Shaw. — Terriblement. Tout est si inconfortable ici !

La marquise. — Et… ces demoiselles…

Elle les cherche des yeux ; mais Clélia — bandeaux Montmartre, toujours — est occupée à inventorier les meubles, liiddy est avec son petit frère dans un coin, où ils font unch.irivari qui effare François et Blanche. Bruyante hilarité, puis un objet, qui échappe des mains du colonel, décrit une trajectoire et vient s’abattre sur les genoux de Mrs. Shaw.

François, scandalisé. — Oh !

Mrs. Shaw. — Qu’est-ce ?

Biddy, riant. — Maman, c’est notre bouchon. Bertie a voulu me montrer le tour pour l’escamoter, et il est si maladroit ! Il l’a jeté en l’air.