Page:Mirbeau - L’Iniquité, paru dans L’Aurore, 02 février 1899.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

On nous reprochera — et l’on reprochera peut-être à Clemenceau de se répéter. Devant les actes monstrueux, toujours les mêmes, ne nous faut-il pas toujours dire et redire les mêmes paroles, opposer les mêmes protestations de justice aux mêmes provocations d’iniquité ?

Voyez ce qui s’est passé hier, ce qui se passe aujourd’hui.

Pendant que les innocents sont jetés en prison et leurs défenseurs livrés à la haine meurtrière de la foule, les traîtres, eux, sont bien tranquilles. Ils vont et viennent, sur la terre française, qu’ils ont vendue, librement, audacieusement. Sûrs de l’impunité, ils dictent des conditions