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CHARLES MONSELET

Charles Monselet était déjà parvenu à une certaine notoriété littéraire :


… Il faut que je vous dise que j’ai noué connaissance avec votre successeur Planson. Je lui ai dit que j’étais le fils de mon père ; il m’a reçu assez poliment et m’a dit qu’il me connaissait par mes ouvrages. Une fois ces préliminaires terminés, je lui ai bouleversé sa bibliothèque pendant plus de deux heures ; c’était là que je voulais en venir, car je tenais à revoir la plupart des livres que j’ai tant feuilletés autrefois. J’ai monté à l’échelle et fouillé dans les plus obscurs rayons ; vous jugez de la poussière que j’ai soulevée ; Planson n’avait pas l’air très content… La majorité des livres est toujours à sa place habituelle, tels que le répertoire des mélodrames, les petits romans, etc… Enfin, lorsque ma curiosité a été bien satisfaite, j’ai tiré de ma poche trois sous que j’ai gravement donnés à Planson. Ainsi s’est terminée cette première et mémorable visite…

Malgré tout le plaisir que j’éprouve à rester dans ma ville natale, parmi mes bons grands-parents, mes occupations me forceront de partir la semaine prochaine ; j’aurai demeuré quinze jours à Nantes… J’espère en remporter quelque ouvrage, et ne pas avoir ainsi perdu tout à fait mon temps, financièrement parlant…


Depuis lors, Charles Monselet revint fréquemment à Nantes : il parcourut aussi la Bretagne en tous sens, et l’on retrouve dans plusieurs de ses volumes de nombreuses pages consacrées à cette province qu’il aimait tant.