Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome III.djvu/206

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fabliau lxxix

Et quant il fu outre passez :
110« Sire, » fet ele, « or est assez,
Or covient il que je m’en aille.
— Vous aurez ja noise et bataille, »
Fet li prestres ; « ice me tue
Que vous serez ja trop batue.
115— Onques de moi ne vous soviengne,
Dant prestres, de vous vous coviengne, »
Dist la damoisele en riant.
Que vous iroie controuvant[1] ?
Chascuns s’en vint à son repere ;
120Cil qui se jut, ne se pot tere :
« Dame, orde vilz pute[2] provée,
Vous soiez or la mal trovée, »
Dist li escuiers. « Dont[3] venez ?
Bien pert que pour fol me tenez. »
125Cele se tut et cil s’esfroie :
« Voiz pour le sanc, et[4] pour le foie,
Por la froissure et[5] por la teste,
Ele vient[6] d’avoec nostre preste. »
Issi[7] dit voir, et si nel sot,
130Cele se tut, si[8] ne dist mot.
Quant cil ot qu’el[9] ne se desfent,
Par .I. petit d’iror ne fent,
Qu’il cuide bien en aventure
Avoir dit la verité pure.
135Mautalenz l’argue et atise,
Sa fame a par les treces prise ;
Por le trenchier son coutel tret :[10]

  1. 118 — controuveant, lisez controuvant. B, je contant.
  2. 121 — C, putainz.
  3. 123 — B, D’où.
  4. 126 — et. B, ne.
  5. 127 — « et » manque à B.
  6. 128 — « vient » manque à B. — d’avoec. C, d’enchiez.
  7. 129 — C, Ensi.
  8. 130 — si. B, et.
  9. 131 — qu’el. B, que.
  10. 137 — Ce vers est le dernier de la page ; il ne peut donc pas porter le no 138, indiqué à côté du titre courant. La même erreur a eu lieu à la page suivante, ce qui fait que ce fabliau doit compter 170 et non 172 vers.