Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/414

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car, alors, on aurait facilement rapporté cette production confervoïde à son genre et à son espèce, ce qui eût évité des discussions sans profit pour la science, épargné le temps de l’Académie et celui des personnes qui s’occupent de l’étude de ces sortes de matières.

Dans son savant mémoire, M. Longchamp dit : « La Barégine existe dissoute dans les eaux thermales, d’où elle se sépare par l’évaporation. En effet, on ne l’aperçoit jamais en suspension dans l’eau ; on la trouve sur les parois des réservoirs, mais seulement dans la capacité qui se remplit et se vide successivement : car elle ne se montre pas sur les parois qui restent toujours couvertes d’eau. »

Toutes les eaux, l’eau de la mer plus particulièrement, contiennent en suspension des particules organiques muqueuses qui me paraissent identiques avec celles suspendues dans les eaux thermales, et que M. Longchamp considère comme la Barégine dissoute et flottante. Ces particules, en raison de leur isolement, de leur écartement les unes des autres, de leur excessive ténuité, et plus encore de leur extrême transparence, ne peuvent être aperçues qu’à leur état d’agglomération en masse, ou seulement d’enduits à la surface des corps submergés ; enduits qui, souvent, ne sont appréciables qu’au seul sens du toucher. Ces masses ou ces enduits de matière muqueuse ne sont point, suivant moi, le résultat seulement de l’évaporation de l’eau ; cela me semble être plutôt un dépôt successif de particules dans lequel la pesanteur, et surtout l’attraction, agissent plus particulièrement ; et ce qui le prouve, c’est que ces enduits se forment à la surface des corps constamment couverts d’eau et dans lesquels on ne peut admettre la cause de l’évaporation.