Page:Nemo - L’Amitié, 1884.djvu/53

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Il est un ami dont la boussole ne tourne que sur le pivot de l’intérêt. Celui-ci a le flair particulier.

Il en est un autre qui ne l’est ni par goût, ni par estime, dont la nuance, pour être autrement accentuée, ne diffère que d’un degré. C’est un de ceux qui saluent le soleil levant. Arrive-t-il ? Passe-t-il de plein saut ? Il est invisible. On le croirait pourvu de l’anneau de Gigès.

Masques trompeurs, murailles blanchies, tombeaux pleins de pourriture !

Il en est d’autres, beaucoup d’autres dont l’observation fera connaître la trempe pareille. Il ne leur manque que l’occasion pour vous trahir et s’en aller vendre votre image noire de leur méchanceté.

Tant que le ciel couvrira la terre, ces hommes ne seront jamais faits pour le haut et glorieux commerce de l’amitié.

Il ne faut pas leur en vouloir. Les malheureux, ils ne sauraient aimer ! Une autant incontestable qu’essentielle qualité est, hélas ! à trop de titre, leur moindre défaut, savoir : la probité de l’âme.

Quel est donc le véritable ami ?

Avant cette distinction pénible, je l’ai suffisamment indiqué.

Qui craint le Seigneur le trouvera.