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PHILOSOPHIE NATURELLE

tions et les distances à quelque corps que nous regardons comme immobile et nous mesurons ensuite les mouvemens des corps par rapport à ces lieux ainsi déterminés : nous nous servons donc des lieux de des mouvements relatifs à la place des lieux et des mouvements absolus , et il est à propos d’en user ainsi dans la vie civile : mais dans les matières philosophiques, il faut faire abstraction des sens ; car il se peut faire qu’il n’y ait aucun corps véritablement en repos, auquel on puisse rapporter les lieux et les mouvements.

Le repos et le mouvement relatifs et absolus sont distingués par leurs propriétés, leurs causes et leurs effets. La propriété du repos est que les corps véritablement en repos y sont les uns à l’égard des autres. Ainsi, quoiqu’il soit possible qu’il y ait quelque corps dans la région des fixes, ou beaucoup au-delà, qui soit dans un repos absolu, comme on ne peut pas connaître par la situation qu’ont entr’eux les corps d’ici-bas, si quelqu’un de ces corps conserve ou non sa situation par rapport à ce corps éloigné, on ne saurait déterminer, par le moyen de la situation que ces corps ont entr’eux, s’ils sont véritablement en repos.

La propriété du mouvement est que les parties qui conservent des positions données par rapport aux touts participent aux mouvements de ces touts -, car si un corps se meut autour d’un axe, toutes ses parties font effort pour s’éloigner de cet axe et s’il a un mouvement progressif, son mouvement total est la somme des mouvements de toutes ses parties. De cette propriété il suit, que si un corps se meut, les corps qu’il contient, et qui sont par rapport à lui dans un repos relatif, se meuvent aussi ; et par conséquent le mouvement vrai et absolu ne saurait être défini par la translation du voisinage des corps extérieurs, que l’on considère comme en repos. Il faut que les corps extérieurs soient non seulement regardés comme en repos, mais qu’ils y soient véritablement : autrement les corps qu’ils renferment, outre leur transla-

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