qu’à désigner une résultante, une sorte de réaction
individuelle qui, nécessairement, fait suite à une
série d’irritations soit concordantes, soit
contradictoires : — la volonté n’« agit » ni n’« agite » plus…
Autrefois on voyait dans la conscience de l’homme,
dans l’« esprit », une preuve de son origine
supérieure, de sa divinité ; pour perfectionner l’homme on
lui conseillait de rentrer en lui-même ses sens,
comme la tortue, de supprimer les relations avec les
choses terrestres, d’écarter l’enveloppe mortelle : il
ne restait de lui que l’essentiel : « le pur esprit ».
Là aussi nous avons modifié notre manière de voir :
l’« esprit », la conscience, nous semblent
précisément être les symptômes d’une relative imperfection
de l’organisme, une expérience, un tâtonnement, une
méprise, une peine qui use inutilement beaucoup
de force nerveuse, — nous nions qu’une chose puisse
être faite à la perfection, tant qu’elle est faite
consciemment. Le « pur esprit » est une bêtise pure : si
nous faisons abstraction du système nerveux, de
l’« envoloppe terrestre », nous nous trompons dans
notre calcul, rien de plus !…
Dans le christianisme, ni la morale, ni la religion ne sont en contact avec la réalité. Bien que des causes imaginaires (« Dieu », « l’âme », « moi », « esprit », « libre arbitre » — ou même l’arbitre qui n’est « pas libre ») ; rien que des effets imaginaires (« le péché », « le salut », « la grâce », « l’expiation », « le pardon des péchés »). Une rela-