besoin de lutter contre elle, — il ne la nie pas…
De même pour l’État, de même pour les
institutions civiles et l’ordre social, le travail, la guerre, — il
n’a jamais eu de raison de nier le « monde », il ne s’est
jamais douté de l’idée ecclésiastique de « monde »…
La négation est donc pour lui une chose tout à fait
impossible. — La dialectique, elle aussi, fait défaut,
de même l’idée qu’une croyance, une « vérité »,
pourrait être démontrée par des arguments (— ses preuves
sont des « lumières » intérieures, des sensations de
plaisir intérieures et des affirmations de soi, — rien
que des « preuves vivifiantes » — ). Une pareille
doctrine ne peut pas contredire, elle ne comprend pas du
tout qu’il y ait d’autres doctrines, qu’il puisse y en
avoir, elle ne peut pas du tout se représenter un
jugement contraire… Partout où elle le rencontre, elle
s’attriste de cet « aveuglement » par compassion
intérieure — car elle voit la « lumière » — mais elle ne
fait pas d’objections…
Dans toute la psychologie de « l’Évangile » manque l’idée de culpabilité et de châtiment, de même l’idée de récompense. Le « péché », tout rapport de distance entre Dieu et l’homme est supprimé, — c’est là précisément le « joyeux message ». La félicité éternelle n’est point promise, elle n’est point liée à des conditions : elle est la seule réalité, — le reste n’est que signe pour en parler…
Les conséquences d’un pareil état se dessinent dans une pratique nouvelle, proprement la pratique évangé-