Saint Paul comprit que le mensonge — que la « foi » —
était nécessaire ; et l’Église plus tard recomprit saint
Paul. — Ce « Dieu » que saint Paul s’est inventé, un
Dieu qui « met à néant » la « sagesse du monde » (dans
un sens plus étroit les deux grands adversaires de
toute superstition, la philologie et la médecine)
n’est en réalité qu’une décision résolue de saint Paul
à appeler « Dieu » sa propre volonté : thora, cela est
archi-juif. Saint Paul vint mettre à néant la « sagesse
du monde » : ses ennemis sont les bons philologues
et les médecins de l’école alexandrine — c’est à eux
qu’il fait la guerre. En effet, on n’est pas philologue
et médecin, sans être en même temps antéchrist.
C’est que comme philologue on regarde derrière les
« livres saints », comme médecin derrière la
décrépitude physiologique du chrétien-type. Le médecin
dit « incurable », le philologue « charlatanisme »…
— A-t-on bien compris la célèbre histoire qui se trouve au commencement de la Bible, — l’histoire de la panique de Dieu devant la science ?… On ne l’a pas comprise. Ce livre de prêtre par excellence commence, comme il convient, avec la grande difficulté intérieure du prêtre : pour lui il n’y a qu’un seul grand danger, donc pour « Dieu » il n’y a qu’un seul grand danger. —
Le Dieu ancien, tout à fait « esprit », tout à fait grand prêtre, perfection tout entière, se promène dans son jardin : cependant il s’ennuie. Contre l’ennui, les Dieux mêmes luttent en vain. Que fait-