même ; il ne doit pas voir les choses, avec raison
et prudence, pour apprendre, il ne doit pas voir
du tout : il doit souffrir… Et il doit souffrir de
façon à avoir toujours besoin du prêtre. — À bas
les médecins ! C’est un Sauveur qu’il faut. — L’idée
de faute et de punition, y compris la doctrine
de la « grâce », du « salut » et du « pardon » — rien
que des mensonges sans aucune réalité
psychologique, inventés pour détruire chez l’homme le sens des causes : des attentats contre l’idée d’effet et de
cause ! — Et ce n’est point un attentat avec le poing,
le couteau, la franchise dans la haine et l’amour.
Non, les instincts les plus lâches, les plus rusés, les
plus bas sont en jeu. Attentats de prêtres !
Attentats de parasites ! Le vampirisme de sangsues pâles
et souterraines !… Si les conséquences naturelles
d’un acte ne sont plus « naturelles », mais si on les
imagine provoquées par des fantômes de
superstition, par « Dieu », des « esprits », des « âmes »,
comme conséquences « morales », récompense,
peine, avertissement, moyen d’éducation, c’est que
la condition première de la connaissance est
détruite, — c’est que l’on a commis le plus grand crime contre l’humanité. — Le péché, encore une fois, cette
forme de pollution de l’humanité par excellence, a
été inventé pour rendre impossible la science, la
culture, toute élévation, toute noblesse de
l’humanité ; le prêtre règne par l’invention du péché. —
— Je ne puis me dispenser ici d’une psychologie