trouvent au fond de toutes les organisations
sacerdotales, de tous les gouvernements ecclésiastiques
et philosophiques. Le « saint mensonge » —
commun à Confucius, au livre de Manou, à Mahomet et
à l’Église chrétienne — : ce mensonge se retrouve
chez Platon. « La vérité est là » : cela signifie
partout, le prêtre ment…
— En dernier lieu, il importe de savoir à quelle fin l’on ment. J’objecte au christianisme son manque de buts « sacrés ». Il n’y a que des fins mauvaises : empoisonnement, calomnie, négation de la vie, mépris du corps, dégradation et avilissement de l’homme par l’idée du péché, — par conséquent ces moyens sont également mauvais. — C’est avec un sentiment opposé que je lis la Loi de Manou, un livre incomparablement spirituel et supérieur ; le nommer d’une seule haleine avec la Bible serait un péché contre l’esprit. On le devine de suite : il y a une philosophie véritable derrière ce livre et non pas seulement un mélange nauséabond de rabbinisme et de superstition. — Il donne quelque chose à mettre sous la dent même aux psychologues les plus délicats. N’oublions pas l’essentiel ; ce qui le distingue de toute espèce de Bible : les castes nobles, les philosophes et les guerriers s’en servent pour dominer la foule ; partout des valeurs nobles, un sentiment de perfection, une affirmation de la vie, un triomphal bien-être, — le soleil luit sur le livre tout entier. — Toutes choses que le christianisme couvre de sa vulgarité inépui-