sable, par exemple la conception, la femme, le
mariage, prennent ici du sérieux et sont traitées
avec respect, amour et confiance. Comment peut-on
mettre entre les mains des enfants et des femmes un
livre qui contient ces paroles abjectes : « Toutefois
pour éviter l’impudicité que chacun ait sa femme, et
que chaque femme ait son mari… car il vaut mieux
se marier que de brûler » ? Et a-t-on le droit d’être
chrétien tant que la création des hommes est
christianisée, c’est-à-dire souillée par l’idée de
l’immaculée conception. Je ne connais pas de livres où il
soit dit autant de choses douces et bonnes à la femme
que dans la Loi de Manou ; ces vieilles barbes et ces
saints avaient une façon d’être aimables envers les
femmes qui n’a peut-être pas été dépassée depuis :
« La bouche d’une femme, y est-il dit, le sein d’une
jeune fille, la prière d’un enfant, la fumée du
sacrifice sont toujours purs. » Ailleurs : « Il n’y a rien de
plus pur que la lumière du soleil, l’ombre d’une
vache, l’air, l’eau, le feu et l’haleine d’une jeune
fille. » Et ailleurs encore, — et c’est peut-être aussi
un saint mensonge — : « Toutes les ouvertures du
corps au-dessus du nombril sont pures, toutes celles
qui sont au-dessous sont impures ; mais chez la
jeune fille le corps tout entier est pur. »
On surprend en flagrant délit l’irréligiosité des moyens chrétiens, si l’on compare les buts chrétiens avec les buts de la Loi de Manou, — si l’on éclaire d’une lumière très vive la grande contradiction de