Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/131

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L’église massive et muette
Est sur la place du marché,
Le vent de l’hiver a penché
Le beau coq de sa girouette.

La poste est noire et sans bonheur,
Personne auprès d’elle ne passe,
Il semble que petite et basse
Elle soit là pour le facteur.

La boulangerie est énorme ;
Il entre et sort de larges pains,
Couleur du bois blanc des sapins
Et ronds comme des chats qui dorment.

Le boucher que l’on croit méchant
Pour sa force rouge et tranquille,
Est comme un ogre dans la ville
Et son métier semble un penchant.