Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/67

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Un parfum de verdure nage
Dans toute cette eau reversée ;
À petites gouttes pressées
L’été s’évade du naufrage.

On voit des gens à leur fenêtre
Qui, le corps et le rêve en peine,
Respiraient et vivaient à peine
Et que l’ondée a fait renaître.

La journée était moite et lente
Et couvait trop son rude orage,
Maintenant l’esprit calme et sage
Se trempe d’eau comme une plante.

L’âme était sèche, âcre et rampante,
L’éclair y préparait sa course :
L’air est dans l’air comme une source,
D’humides courants frais serpentent,