Page:Noailles - Passions et vanités, 1926.djvu/75

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bleue et le frais arnica ; ils pensaient au ciel, tous ceux qui, exaltés ou déçus, nous ont laissé le témoignage de leur terrestre exil.

Et quand, entre deux êtres qui se sont aimés, tout est passé, brisé, quand les époux, les amants ont vu s’évanouir les suaves illusions qu’ils avaient promis de rendre éternelles, il reste encore entre eux un lien indéfinissable, qu’aucune combinaison humaine ne pourrait plus renouer ni satisfaire, mais dont l’âme a bien la connaissance ; lien puissant, saturé de mélancolie, d’espérance sans but et sans moyen, mais qui ne se lasse pas, et que j’appellerais le ciel…


Mai 1913.