Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/205

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gard, la timidité de ton sourire, et je me réjouissais d’avoir touché un cœur si modeste et si fier. L’autre officier ce devait être Mondyon. Je le voyais à peu près comme tu me l’as dépeint, gai, mutin, boudeur, emporté, mais digne un peu d’être aimé de mon Adolphe. Nous étions d’une joie folle comme de pauvres jeunes gens qui se croient heureux, et qui croient que le bonheur est une chose durable. Tout à coup je relevai les yeux vers Henriette, parce qu’elle chantait. Je fus surprise et épouvantée : elle était si pâle, si malade, si tristement vêtue. Oh ! si tu l’avais vue comme cela ! Saisie de douleur, je me retournai