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ALLÉGORIQUE — ALLEMAGNE

alléyorie morale, et la parabole

allé-

logue esl

gôrie religieuse.

ALLÉGORIQUE adj. Qui tient de l’allégorie, qui appartient à iallégorie.

— Méthode allégorique. Procédé qui consiste avoir dans les livres saints, à côté et souvent à la place même du sens littéral ou historique, des allégories, des figures, et à en faire sortir, par voie d’interprétation, tout ce qui peut se concilier avec une doctrine particulière, en paraissant respecter la tradition. Les esséniens, les thérapeutes, les kabbalistes, Philon le Juif, les gnostiques et même certains Pères de l’Eglise, comme Origène, Clément d’Alexandrie et autres, usèrent de ce moyen pour trouver dans la Bible un appui à leurs systèmes. ALLÉGORIQUEMENT adv. D’une manière allégorique. ALLÉGORISATION [si] n. f. Représentation allégorique d’une chose.

ALIiÉGORiSER V. a. Faire des allégories, expliquer par des allégories : Les Pères de l’Eglise ont allêgorisè presque tout l’Ancien Testament. (Acad.) ALLÉGORISEUR n. m. Celui qui allégorise, qui explique les allégories.

ALLÉGORISME {riss) n. m. Etat. d’une chose présentée allt*L :nrM|ui^ni<’ni. ii Manie, abus de l’allégorie : Z.*allégo-KisMK fU’iird surtout chez les Orientaux. ALLÉGORISTE [j’iss) n. m. Celui qui explique un texte, un auteur, dans un sens allégorique : Saint Aiigustiii, saint Grégoire, etc., ont expliqué la Bible en allêgoristes, AlLEGRAIN, nom patronymique de plusieurs artistes qui s’illustrèrent au xvii* et au xviii’ siècle : Etiknne, peintre et graveur, né à Paris en 1653, est mort dans la même ville en 1736. II fut reçu à l’Académie en 1677. Il a laissé de nombreux ouvrages. Le Louvre possède deux Paysages dans le genre historique qui permettent de le rapprocher de Francisque Millet. On cite de lui, dans les faleries de Versailles, des Vues du château et du jardin € Saint-Cloud et des Vues du jardin de Trîanon. Il eut pour frères Jean-Baptiste, qui fut sculpteur, et PiKBRii, peintre-doreur sans réputation. — Gabriel, fils d’Etienne, né à Paris en 1679 est mort dans la même ville en 1748. Il fut élève de son père, cultiva les mêmes genres que lui. se tit recevoir académicien en 1716. Plusieurs de ses ouvrages se voient au Musée de Versailles. — Christophe-Gabriel, sculpteur, fils du précédent, né à Paris en 1710, mourut dans cette ville en 1795. Il avait épousé en 1733 la sœur de Pigalle ; reçu académicien en 1751, il fut nommé professeur en 1759 et recteur en 1783. Ses œuvres les plus connues sont un Narcisse se mirant dans l’eau (1753) ; une Baigneuse (1767), qui excita chez Diderot un enthousiasme à coup sûr excessif ; Diane su7-prise au bain par Actéon, groupe d’une faible invention (1777) ; ces deux œuvres sont au Louvre. Christophe-Gabriel n’occupe parmi les maîtres de son temps qu’une place secondaire. Il entre de la mièvrerie dans ses compositions. — Gabriel, fils du précédent, né à Pans en 1733, fut un sculpteur ornemaniste attaché au port de Rochefortet chef des travaux de sculpture exécutés dans l’arsenal pour les proues, les pouj)es et les galeries des vaisseaux. Il était entré au service de la marine le I" juin 1764, et il cessa ses fonctions en 1775. Allègre, ch.-lieu de cant. (Haute-Loire), sur le versant S. du cratère des Bories, arrond. et à 21 kilom, du Puy ; 1.720 hab. Au moyen âge, Allègre fut le siège d’une baronnie érigée en marquisat vers 1551. En 1593, le duc de Nemours assiégea et prit le château, dont quelques restes subsistent encore. — Le cant. a7comm. et 8.232 hab. Allègre, comm. du Gard, arrond. et à 17 kilom. d’Alais, près de la Cèze ; 991 hab. Sources minérales des Fumades ; mines do fer et de bitume ; forêts.

ALLÈGRE (du lat. alacer, vif, joyeux) adj. Dispos, agilo : La santé niorale est aussi nécessaire que la santé physique pour être allègre.

ALLÈGREMENT adv. D’une manière allègre.

ALLÉGRESSE (rad. allègre) n. f. Joie vive et souvent bruyante qui se manifeste extérieurement : Transports (/’allégresse. Les carillons des cloches, au milieu de nos fêtes, semblent augmenter l’Ai.LÉGvtESSEpublique.{Cha.te3.ub.)

— Dans larelig. cathol. Les sept Allégresses, Sept prières adressées à la Vierge, en mémoire des sept mystères qui ont été pour elle un sujet de joie pendant sa vfe. ALLÉGRETTO (mot ital., dimin. de allégro). Placé on tête d’un morceau de musique, il indique un mouvement d’une rapidité modérée, qui tient le milieu entre Vandante et l’allégro. V. MOUViiMiiNT.

— n. m. Air d’un mouvement gracieux et léger : Un allégrktto. Il PI. Des allégrettos. *

Allegri (Alexandre^ poète italien, né à Florence, mort à la fin du xvi*^ siècle ou au commencement du xvii"^. Il est surtout connu par ses Binie piacevoli (Florence, 1605), poésies burlesques assez piquantes.

Allegri (Antonio). V. Corrège.

ALLÉGRO, mot ital. qui signif. gai, vif. enjoué, et qui s’emploie pour désigner un certain degré de vitesse dans le mouvement des morceaux, abstraction faite de leur caractère gai ou triste. V. mouvement.

— n. m. Air ou partie d’un air qui se chante vivement et légèrement i Chanter, composer des allégros.

— Encycl. Ce mouvement tient le milieu entre r« ;/egretto et le presto. Pour le caractériser d’une façon plus précise, on lui accorde souvent un autre qualificatif, et l’on écrit : allégro giusto, allégro moderato, allégro comodo, allégro non tanto, allégro maestoso, allégro mosso, allégro nnimato, allégro agitato, allégro assai, allégro vivacc, etc. ALLÉGUER v. a..{ghé — a.t. allegare ; àe al, pour ad, vers, et legare, envoyer. Il change 1*6^ fermé du radical en è ouvert devant une syllabe muette : J’allègue ; qu’ils allèguent ; excepté au futur et au condit., où l’Acad. maintient 1’^ fermé : J’alléguerai. Notes alléguerions). Citer une autorité, un fait, pour s’en prévaloir : Alléguer un passage de l’Ecriture, un texte de loi. ii Mettre en avant, s’appuyer sur, prétexter :

Alléguez la beauti^, la vertu, la jeunesse ; La mort ravit tout sans pudeur.

La Fontaine.

— Syn. Alléguer, citer, produire, rapporter. On cite ce qui a été dit ou écrit par un autre ; on allègue une raison, un témoignage, une preuve ; on peut citer ou alléguer un fait, un exemple, à titre de preuve. On produit ce qui était inconnu ou en réserve, pour appuyer sa thèse ou ses droits. Enfin, on l’apporte ce qui a pu déjà être cité ou dit par d’autres.

Alleins. comm. des Bouches-du-Rhône, arr. et à 48 kilom. d’Arles, sur le canal de Craponne ; 983 hab. ALLELOMACHIE (du gr. allèlôn, l’un l’autre, et machê, combat) n. f. Contradiction, conflit entre deux choses. ALLÉLUCHIE (du gr. allèlôn, l’un l’autre, et ekhein, avoir) n. f. Accord, liaison entre deux choses. ALLÉLUIA (mot hébreu, de halelu. louez, et iah, Dieu) n. m. Cri de réjouissance, qui du judaïsme a passé dans la religion chrétienne : (.7(a ?iferrALLÉLUiA. n Petit morceau liturgique placé à la suite du graduel, dans la messe, ii S’emploie quelquefois, hors de la liturgie, comme exclamation de joie : Nous ressuscitons : alléluia, ii PL Des alléluias.

— Alléluia de carême, Joie inconvenante, ii Alléluia d’automne, même sens. îLaféte des morts a lieu en automne.)

— Alléluia d’Othon, Se dit quelquefois pour signifier une joie déplacée et suivie d’un échec. (Allusion à l’empereur Othon battu par Lotbaire en 978, après avoir fait célébrer par un « alléluia >• sa bravade contre Paris.)

— Fam. Entonner l’alléluia. Louer quelqu’un outre mesure.

— Encycl. Chez les Juifs, d’après le rituel fixé par lo Talmud, on chantait dix-huit fois par an, et en particulier pendant le repos pascal, le grand hallel, c’est-à-dire les psaumes CXIII à CXVIII qui commencent tous par le mot alléluia. — Dans la religion chrétienne, la liturgie n’étant pas immuable comme le dogme, l’usage a varié, et il n’a pas été universel. Pendant les premiers siècles, dans l’Eglise grecque, on chantait l’allcluia les dimanches et fêtes, même en carême. On le chantait aussi aux funérailles. Dans l’Eglise latine, assez longtemps, il ne fut en usage qu’une fois l’an, à Pâques. Mais, à partir de saint Grégoire le Grand, on le dit toute Tannée, même à l’office des morts. Il fut supprimé dans cet office par le quatrième concile de Tolède, et de la Septuagésime à Pâques, dans toute la liturgie, par Alexandre II. L’Eglise, c(ui ne prononce plus alors l’alléluia, en signe de pénitence, le répète plus que d’habitude, en signe de joie, pendant le temps pascal. — Le petit morceau liturgique qui s’appelle Alléluia consiste en un verset de l’Ecriture sainte, précédé et suivi du mot doii le morceau tire son nom. Il est remplacé, quand l’alléluia est interdit, par lo trait, suite de versets sans alléluias. Alors aussi, au mot n alléluia » , qui se trouve au début des heures dans l’office, on substitue une formule qui exprime un sens analogue, mais sans la nuance d’allégresse ajoutée au mot par lusage : Laus tibi, Domine, rex leternie glorise ! (Loué soyez-vous. Seigneur, roi d’éternelle gloire !) ALLÉLUIA n. m. Petite plante qui fleurit vers le temps de Pâques (d’où son nom) et dont les feuilles ont un goût aigrelet, n Nom vulgaire de la surelle commune {oxalis acetosella).

Allemagne, grand État de l’Europe centrale, que les Allemands appellent Deutschland ou plus exactement refUc^j/awrf. Située entre les 47<’15’48" et 5552’56" de latitude N. et les 30*»3l’50" et 20O32’25"de longitude E., l’Allemagne est bordée au N. par la Baltique, le Danemark et la mer du Nord, à l’O. par la Belgique, le Luxembourg, la Hollande et une ligne conventionnelle qui, partie de la Meuse, longe cette rivière, coupe la Moselle à Pagny-sur-Moselle, court parallèlement au cours de la Meurthe et suit la crête des Vosges. Au S. elle est limitée par une partie du cours du Rhin et par le lac de Constance, puis elle confine au versant N. des Alpes et touche à l’empire d’Autriche-Hongrie sur tout le pourtour septentrional et occidental des monts de Bohême ; enfin, à l’E., une frontière conventionnelle la sépare de la Russie. Sa superficie totale est de 540.521 kilom. carr., cest-à-dire un peu supérieure à celle do la France.

— I. Géographie physique. Géologie. La partie centrale de l’Allemagne est de composition volcauique (trachytes et basaltes) et le granit domine dans la Bavière à l’E. de Ratisbonne, au N. du Danube jusqu’à Passau, puis dans la région du Fichtelgebirge comme dans le royaume de Saxe, le Brandebourg, lo duché de Bade et" la haute Alsace. Quant aux terrains de transition (dévonicns et siluriens), ils couvrent toute la partie occidentale de la Westphalie et la province Rhénane, depuis les frontières de la Belgique et du Luxembourg jusqu’à Wiesbaden. Les terrains carbonifères occupent de vastes étendues, ce qui explique la prodigieuse richesse de l’Allemagne en houille (Hesse, Marbourg et surtout le bassin de la Ruhr). Le trias, qui se rencontre dans le royaume de Wurtemberg et une partie de celui de Bavière, constitue également la majeure partie do la Lorraine allemande. Le sud de la Bavière , les provinces Rhénanes, une grande partie des vallées du Rhin et de ses affluents sont constituées par les terrains tertiaires. Enfin, les plaines de l’Allemagne septentrionale représentent un ancien fond de mer dont le dessèchement s’est opéré peu à peu. Le soi esl formé de couches de marne, d’argile, de terre glaise et de sable de fer, de limon et d’humus, et il est parsemé de blocs erratiques. Dans ces contrées s’étendent également des marais tourbeux en grand nombre.

Le sous-sol est extrêmement riche : l’or se recueille dans le massif du Harz, l’argent dans l’Erzgebirge, le fer dans la Silésie supérieure, l’étain en Saxe, le zinc en Prusso et le kaolin en Saxe. Il convient aussi de no pas oublier les nombreuses sources minérales (Ems, Aix-la-Chapelle, Carlsbad, Wiesbaden, etc.).

— Orographie. Toute la partie méridionale do l’Allemagne est couverte par le système des Alpes, depuis lo coude du Rhin à l’O., jusqu’à Salzbourg à l’E. Ce systémo est nettement séparé des autres montagnes de l’Allemagne par le cours du Danube. Il se divise naturellement en plusieurs plateaux ou massifs, qui sont, en allant de l’O. à l’E. :

1» Alpes Algaviennes entre l’Inn, le Rhin, le lac do Constance et les affluents du Danube. Ces massifs atteignent une hauteur moyenne de 2.000 mètres (HochVogel, 2.580 m.) ; 2" les Alpes de Bavière entre l’Inn et l’Isar (Zug, Spitze, 3.000 m.) ; 3" les Alpes de Salzbourg entre l’Inn et l’Enns (Hoch Gonig, 2.938 m.). Tous ces massifs sout calcaires, avec de vastes plateaux désolés et sans eau, pendant qu’à leur base se creusent des vallées boi- 196

sées et pittoresques : telle est la vallée do la Traun, à laquelle on a donné le nom de Salzkammergut ; 4*’ enfin, au N., entre l’Inn et la Traun, se dresse le massif du Hunsrûck, qui constitue l’avaût-chaine la plus éloignée des Alpes vers le Danube.

Malgré l’apparente confusion des massifs allemands situés au N. des Alpes, il est possible de les diviser d’une façon rationnelle. Les hauteurs ont été créées par l’action tantôt unique et tantôt simultanée des trois grands systèmes : les Alpes, le Jura et le massif Bohémien. 1° Au "s. du Danube, les plateaux Souabe et Bavarois sont évidemment des dépendances du système alpestre. 2" A TE., les massifs qui partent du Bônmerwald et qui comprennent le Fichtelgebirge, le Frankenwald, le Thuringerwald et le Teutoburgerwald, dépendent du système Bohémien. Le Fichtelgebirge n’est pas, comme on l’a cru longtemps, la pierre angulaire sur laquelle viendraient s’appuyer toutes les hauteurs allemandes. C’est au contraire un massif nettement isolé dont l’altitude ne dépasse pas 1.000 mètres (le Scbneeberg, 1.050 m.) et qui est entamé de toute part par de nombreux cours d’eau (SaaIe, Eger, Naales, Mein).

Le Frankenwald. avec le mont Westein (820 m.) ; le Thuringerwald avec le Beeberg (983 m.) ; le Harz, long de 100 kilom. entre la Saale et la Lcine, et haut de 1.500 avec le Schneekoppe (1.600 m.) ; le Teutoburgerwald et les montagnes de la Weser ne constituent pas davantage une barrière infranchissable. Le passage des Portes de Westphalie a de tout temps mis les Allemands du S. en communication directe avec les Allemands du N. 3° A l’E. du Rhin, le Jura et les Vosges se continuent en Allemagne par la Forêt Noire, le Jura Souabe, le Jura Franconien, le Vogelsberg, le Spessart et le Rhongebirge. La Forêt Noire, on Schwarzwald, a été nettement coupée des Vosges par la trouée relativement récente du Rhin. 4» Enfin, au N. du Mein, au S. de la Ruhr, à 10. de la Lahn et à l’E. de la Meuse, s’étend un plateau qui est, en quelque sorte, la résultante de tous les massifs allemands : c’est le plateau schisteux Rhénan, qui de l’Allemagne déborde sur la France, et ((ue le Rhin du N. au S., la Moselle et la Lahn de l’O. à l’E. découpent en quatre massifs : le Hunsriick, le Taunus, l’Eifel et le Westerwald. Au N. et à l’E. de tous ces systèmes s’étend la grande plaine de l’Allemagne du Nord, qui continue celles de la Russie et de la Sibérie, et qui ne se termine qu’en Hollande. Cette plaine coupée par de nombreuses rivières, au cours parallèle, a singulièrement facilité l’unité de l’Allemagne du Nord. Sans doute, à travers les montagnes allemandes s’ouvrent aussi quantité de voies de communication, mais il n’en reste pas moins que les pays du S. ont été et sont encore coupés des pays du N. et que jamais, malgré l’apparente unité politique, ce pays ne réalisera l’harmonie d’un pays moins montagneux et moins confus, tel que la France.

— Climat. Le climat de l’Allemagne ne varie guère du N. au S., parce que la situation" septentrionale du N. de l’Allemagne est largement compensée par l’altitude de l’Allemagne du S. C’elt ainsi que Augsbourg et Munich ont en Bavière un climat sensiblement analogue à celui do Stralsund, dans le royaume de Prusse. Au contraire, de rO, à l’E-, la température varie énormément. Les pays privés de l’influence bienfaisante de l’Atlantique souffrent du climat continental et, vers la Vistule et le Niémen, le climat est presque aussi rigoureux que celui de la Russie. Les vents d’E. qui dominent en Allemagne sont très froids en hiver et très chauds en été. Les pluies, assez abondantes (50 à 55 centimèt.) à l’O. et le lon^ de la Baltique, diminuent sensiblement à l’E. (40à45 centimèt.), mais augmentent au S. {60 centimèt.) à cause des précipitations descendues des hauteurs alpestres. Francfortsur-lo-Mein a une température moyenne de -- 10" ; Berlin n’a plus que -f 9" et, au delà de l’Oder, la moyenne tombe à -(- 8". C’est aussi le climat moyen de l’Allemagne du Sud, de sorte que, grâce à l’altitude, il fait en réalité moins chaud à Ulm qu’à Berlin.

— Hydrographie. Presque toutes les eaux de l’Allemagne s’écoulent vers la mer du Nord et vers la mer Baltique. Seul le plateau Bavarois donne des affluents au Danube. Le Rhin, que l’on considère à tort comme le fleuve allemand par excellence, n’appartient à ce pays ni par son cours supérieur ni par son cours inférieur, et, jusqu en 1870, .son cours moyen n’était pour l’Allemagne qu’une frontière. C’est seulement à Bâle que ce fleuve devient allemand. Dans sa route, le Rhin est grossi par de nombreux affluents. Il reçoit, sur la rive gauche, ITU, charmante rivière d’Alsace dont les petits affluents ouvrent les principales routes des Vosges et qui se termine à quatre ou cinq kilomètres en face de Strasbourg : la Moder dont l’affluent, la Zorn, conduit au col de Saverne : la Lauter, rivière du Hardt ; la Nahe qui vient du Hincsruck ; la Moselle, qui cesse d’être française à Pagny-sur-Moselle et qui aboutit en face de Coblentz. Des affluents de la Moselle le plus important est sans contredit la Sarre. Sur la rive droite, le Rhin reçoit successivement : la Kingzig, qui continue do l’autre côté du Rhin la vallée de riU : le Neckar, qui ouvre vers la Forêt Noire de nombreux passages que gardent Heidelberg et Mannheim ; le Mein, rivière qui a facilité l’établissement de voies de communication de l’O. à l’E. et qui traverse un pays riche et bien cultivé ; le Lahn, qui prolonge en territoire allemand la vallée de la Moselle.

Parallèlement au Rhin coulent de nombreux cours d’eau, aboutissant tous à la mer du Nord ou à la Baltique : l’Ems, qui se jette dans la mer du Nord au fond du golfe du Dollart ; la Weser, formée par la jonction delaWerra et de îaFulda, et dont lo principal affluent est l’Aller ; l’Elbe, fleuve central de l’Allemagne, dont le cours supérieur est autrichien et qui recueille dans son cours l’Elster et la Havel, grossie de la Sprée sur sa rive droite, la Mulde et la Saale sur sa rive gauche ; l’Oder, descendu des Karpathes, pénètre en Allemagne quelques kilomètres après sa naissance. Le fleuve aboutit à une lagune intérieure, lo Haiff, qui ne communique avec la mer libre quo par les passes ménagées entre la côte et les îles d’Usedom et de Wollin, L’Oder a reçu à droite la Wartha, et à gaucho les deiLX Neisse de Glatz et de Gœrlitz. On peut dire que les rivières allemandes se terminent avec l’Oder. La Vistule, d’abord autrichienne, puis polonaise, ne devient prussienne que dans la dernière partie de son cours, aux environs de Thorn. LaPregel, qui aboutit au Frisches Haff, n’a pas grande importance. Le Niémen uGst allemand «luà son embouchure.