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La Comtesse.
Il faut cependant égayer la fête. Vous allez nous laiſſer ſeules. Nous avons la toilette de Fanchette à faire. Je la mets en habit de Cour pour le jour de ſon mariage.
Fanchette.
Madame, il n’eſt pas néceſſaire : il faudra le quitter.
Susanne.
Tout eſt permis ce jour-là : c’eſt le plus beau de la Mariée.
Figaro.
Et du Marié ?
Le Comte.
Je peux reſter à la toilette. Vous ſavez que je m’y entends très-bien.
(Chérubin & Fanchette ſe regardent pendant le dialogue
ſuivant, & forment une ſcène muette &
intéreſſante.)Figaro, à part, s’appercevant des regards que ſe
lancent nos deux Amans.
Comme la prunelle va ſon train ! On peut bien dire que les Amans ſont ſemblables à ces Intelligences céleſtes, qui ſe communiquent leurs penſées en ſe regardant. Que ce langage muet eſt délicieux ! Heureux tems de mes amours, ne reviendras-tu plus pour moi ?
Susanne.
Qu’as-tu, mon Figaro ? Tu ſoupires, mon ami.