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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

m’est impossible. Je n’ai jamais mieux senti combien l’homme est peu de chose, et je ne puis vous dire combien je suis humilié de voir que, mangeant bien, dormant bien, il suffit d’une heure de travail le plus léger pour fatiguer ma tête et me réduire au repos. Cependant j’use des premières libertés que la médecine m’accorde pour réparer un retard qui pesait sur mon cœur.

Veuillez me servir d’interprète auprès de M. Döllinger, cet ecclésiastique éminent que j’apprends à aimer autant que je l’admire ; dites-lui que je lui aurais écrit pour le remercierai je n’avais été empêché par cette faiblesse qui me permet à peine d’adresser quelques lignes familières à mes plus intimes amis. Vraiment ces messieurs de Munich me comblent de bontés, bien au delà, non-seulement de mes espérances, mais de mes désirs. Ils ont égard à ce que je veux, bien plus qu’a ce que je fais, à la cause que je sers, bien plus qu’à mes services, et c’est par là seulement que je puis m’expliquer la désignation que l’académie de Munich a bien voulu faire, et qui est assurément un honneur ’trop grand pour moi.

Pour ajouter encore à tant de bonté, pourriez vous me faire une liste de quelques ouvrages allemands, d’une littérature agréable et saine, point frivoles ni trop volumineux, entre lesquels mon jeune beau-frère choisirait pour traduire, il sait parfaitement l’allemand, — et Dieu, qui l’a privé de