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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

deux portes, où j’ai cru reconnaître les restes d’une seconde et d’une troisième enceinte, et nous nous sommes trouvés sur la place principale d’un côté l’église s’élève sur un parvis précédé d’un grand escalier, et derrière elle un campanile crénelé ; à côté le palais de la commune, en face une sorte de portique ouvert pour abriter les réunions des citoyens, trois ou quatre maisons fortes achèvent l’enceinte. Six grandes tours carrées la dominent et la menacent ; tout le moyen âge est debout dans cet étroit espace. Si l’on entre dans l’église, rien ne vient détromper l’imagination. Les parois des nefs latérales sont entièrement couvertes de peintures. D’un côté l’Ancien Testament et surtout l’histoire de Joseph et celle de Moïse par Bertali, avec les traits légendaires mêlés par les Orientaux, de l’autre le Nouveau Testament par Berna. Dans une chapelle latérale repose sainte Fina, paysanne canonisée dont la mort et les funérailles ont été peintes par Ghirlandaio. Rien de beau comme cette bienheureuse étendue sur son lit de mort et deux femmes qui la pleurent. Dans le chœur trois tableaux de Pérugin, Benozzo et Passignano au-dessus de la Porte, une belle fresque de Saint-Sébastien~ par Benozzo, à l’entrée les restes d’un Enfer et d’un Paradis enfin, dans le chœur, l’histoire de saint Augustin et dix tableaux par Benozzo Gozzoli. Naïveté charmante de ces fresques !

Incroyable fécondité de ces vieux peintres qui