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XXVIII
A MM. L'ABBÉ ET CHARLES OZANAM
Florence, 29 avril 1847

Mes bons frères,

Voici bien longtemps que je n’ai pu vous écrire un peu longuement, à mon aise, comme mon coeur en avait besoin. Vous savez que je devais à d’autres le peu de temps dont je pouvais disposer. D’un autre côté il fallait me hâter d’employer le petit nombre de jours qui me restaient pour mes recherches et mes études. Amélie a été la première à vouloir que je reprisse mon travail, et je l’ai laissée pour aller visiter le mont Cassin. J’y suis allé par la diligence de Naples et revenu de même passant deux nuits en route et trente-six heures seulement a l’abbaye. Assurément, si je n’avais été conduit que par la passion des arts, j’aurais éprouvé un bien cruel désappointement : dans un lieu qu’on s’attend a trouver tout rempli de souvenirs de l’antiquité chrétienne, on ne voit qu’une église du dix-huitième siècle, riche en marbres, en dorures, mais sans un