Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/500

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nos plus mauvais livres. Le clergé s’effraye, mais cette frayeur a ceci de bon qu’elle le réveille. L’Eglise voit qu’elle doit recommencer une vie de combats,et les approches de la lutte rendent possibles des œuvres qu’il y a six ans on déclarait inopportunes. Ainsi, nous avons à Gênes de très-belles conférences de Saint-Vincent de Paul, animées du plus pur esprit de notre société. D’autres se sont fondées à Livourne, à Pise, à Florence. Dans cette capitale du joséphisme, un jeune et pieux chanoine [1] , dont la mère est dame d’honneur de la grande-duchesse, met tout son zèle à propager notre association. J’ai eu la consolation d’assister à une de leurs séances, comme j’avais visité en d’autres temps nos confrères de Londres et de Burgos. Les larmes de joie me viennent aux yeux quand je retrouve à ces distances notre petite famille, toujours petite par l’obscurité de ses œuvres, mais grande par la bénédiction de Dieu. Les langues diffèrent, mais c’est toujours le même serrement de main, la même cordialité fraternelle, et nous pouvons nous reconnaître au même signe que les premiers chrétiens : « Voyez-vous comme ils s’aiment » !

Il est sûr que vous m’aimez, et si bien que vous m’en voudriez de vous laisser sans nouvelles des

  1. Guido Palagi, chanoine du Dôme, mort le 7 septembre 1871. La population de Florence, qu’il avait édifiée par les plus sublimes vertus, s’est portée presque tout entière à, ses funérailles.