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manquer du côté, de l’Orient. En 515, Hormisdas écrit à saint Avitus et à saint Césaire d’Arles, pour déplorer avec eux la résistance des Grecs au concile de Chalcédoine. En 552, quand le pape Vigile, retenu depuis six ans à Constantinople, s’y débat contre les artifices de la cour et les violences des sectaires, le clergé d’Italie a recours aux ambassadeurs envoyés à l’empereur par le roi des Francs ; et c’est à une époque si reculée qu’il faut chercher la première intervention de la France pour la liberté du saint-siége. Pelage succède à Vigile ; il écrit en 557 à Childebert pour l’assurer de son inébranlable fermeté dans la foi de Chalcédoine ; et le pape ne dédaigne point de justifier sa doctrine, non plus devant les évêques, mais devint le roi de ces barbares, chrétiens d’hier. Ainsi commençaient à se former des liens qui devaient se serrer plus étroitement que jamais sous la main de saint Grégoire le Grand[1].

S. Grégoire le Grand.

Le grand missionnaire des nations germaniques, celui qui, sans sortir de Rome, eut la main sur tout le Nord, fixa les faibles dans la foi, y fit entrer les récalcitrants, et, se survivant par la sagesse de ses desseins, conserva pendant plusieurs siècles la conduite de la conquête chrétienne, ce fut saint

  1. Ep. Anastasii pp., ad. d. Bouquet, IV, 50 « Et sis corona nostra, gaudeatque mater. Ecclesia de tanti regis quem nuper Deo peperit profectu. Laetifica ergo, gloriose et illustris fili, matrem tuam et esto illi in columnam ferream. » Sirmond, Concilia Gall. t. 1, p. 275, 287, 375, etc.