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munication, telles sont les trois libertés fondamentales de l’Église qui furent en elle dès ses premiers temps, dont elle peut modifier l’exercice par condescendance pour les besoins d’une époque, mais auxquelles nulle puissance humaine n’a le droit de toucher[1].

Ces libertés, déposées en germe dans le cénacle où s’assemblaient les onze pécheurs de Galilée, portées avec la parole divine aux extrémités de la terre, prirent racine partout où fleurit une communauté chrétienne[2]. Durant la saison orageuse des persécutions, elles grandirent. L’Église combattait contre le pouvoir temporel pour sa foi, non point

  1. Dans cette exposition des libertés de l’Église e nous avons suivi scrupuleusement les décisions du droit canonique, et le savant Commentaire de Zallinger, imprimé a Rome sous l’approbation de l’autorité religieuse. Toutefois nous ne nous dissimulons point les difficultés du sujet, et nous prions le lecteur d’excuser les erreurs nombreuses peut-être où notre jeunesse et notre insuffisance nous auront fait tomber. L’indépendance des deux ordres spirituel et temporel, de l’Église et de l’État, est expliquée d’une manière lumineuse dans une lettre du pape Gélase à l’empereur Anastase (Decretum, dist. XCVI, 10), et dans plusieurs autres textes de S. Innocent, de Félix et de Nicolas, papes. Voyez aussi S. Ambroise (de Basilicis non tradendis), Isidore de Peluse (liv. III, ep. 249) et Fénelon (Discours pour le sacre de l’électeur de Cologne, première partie). Ces questions ont encore été traitées par. M. Lacordaire aux conférences de Notre-Dame, et plus d’une fois dans le cours de ce travail nous avons essayé de reproduire un souvenir imparfait de ces admirables discours.
  2. L’élection des évêques et des diacres est racontée au livre des Actes (I et VI). S. Paul recommande aux fidèles des chrétientés naissantes de soumettre leurs contestations à la justice paternelle de leurs vieillards et de leurs pasteurs. (Corinth., I, chap. VI.) Il retranche de sa communion l’incestueux qui s’opiniâtre dans son crime. (Ibid., v.)