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les antinomies entre l’individu et la société

discipline commune, des tendances analogues ou convergentes. Par exemple, un homme fait partie, comme fonctionnaire, d’une administration de l’État ; de l’Université, je suppose. Il fait partie en même temps de l’armée comme officier de réserve ; d’une société de secours mutuels, d’un comité républicain ; d’un cercle artistique ou sportif ; il fait partie en même temps de la société mondaine (fonctionnaire) de la ville où il réside. Il est clair que ces différentes sociétés ont le même esprit, ou à peu près. Elles se répètent et se reflètent les unes les autres. Elles se recouvrent en grande partie. L’individu retrouve dans chacune d’elles, en partielles mêmes associés ou collègues ; il y retrouve surtout les mêmes (sentiments, les mêmes idées, la même morale, les mêmes préjugés, les mêmes mots d’ordre. Cette multiplicité des cercles sociaux qui s’entrecroisent dans sa personne n’est pas une diversité véritable. Et elle n’est nullement libératrice pour l’individu. Au contraire. Plus d’une fois il y a collusion entre ces sociétés contre l’individu disqualifié pour une raison ou l’autre auprès de l’une d’entre elles ou mal vu de l’une d’elles. Si pour une raison ou l’autre, un individu est mis à l’index dans une de ces sociétés, il est du même coup mis à l’index dans les autres.

Ajoutons que les cercles sociaux tels que les administrations de l’État, la « société » fonctionnaire,