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PREMIÈRE PARTIE
L’Orpheline de la rue Mignonne
par
UBALD PAQUIN

I


Le 18 mai mil neuf cent…, deux voyageurs descendirent de voiture devant le numéro 45 de la rue Mignonne. Le plus petit des deux solda la course, en y ajoutant un généreux pourboire, et recommanda au cocher de revenir dans une heure pour les conduire à la gare Viger où ils devaient prendre le 5,25, « Train Éclair » comme on l’appelait, à destination de Québec.

Une fois sur le trottoir, les deux hommes demeurèrent quelques instants sans parler, semblant indécis de ce qu’ils allaient faire.

Ils formaient ensemble un contraste des plus marquants. L’un était de taille moyenne, massif, large des épaules, avec des bras