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LA V

( N ADIENNE

LA VIE CANADIENNE

LITTÉRATURE ET LITTÉRATEURS

(Supplément au “Roman Canadien”) Publié dans le but de mettre plus de vie dans le monde littéraire Canadien et de coopérer à l’oeuvre du “Roman Canadien ’.

Sous recevrons avec plaisir tous manuscrits que l’on voudra bien nous soumettre cl si refusés, seront retournés à nos frais.

Correspondance, adressez :

“La Vie Canadienne”

Casier postal 9G9

MONTREAL

CAUSONS :

AVANT LES NEIGES :—

La Maison de la “Bonne Presse” vient d’éditer un petit roman, signé J. Topri, dont l’action se déroule en notre pays. L’auteur qui se cache sous le pseudo de J. Topri est un humble curé d’une paroisse des grandes plaines qui, s’il est Belge d’origine, a bien su prendre l’âme de sa patrie d’adoption et la rendre en une série de tableaux touchants en leur simplicité. L’auteur nous présente la vie laborieuse et ardue des colons ouvrant la terre à là civilisation, leurs vie poignante, à la merci d’une température trop souvent capricieuse, toute cette théorie de misères qui incorpore en quelque sorte le pionnier du sol à la terre qu’il a rendue fertile et créatrice.

.T. Topri est un futur collaborateur de notre collection, et bientôt nos lecteurs auront le plaisir de lire de lui ‘‘Les Exploits de Jean Choumak , un autre aspect de la grande épopée des pionniers du sol, des chevaliers de la colonisation. LA MAISON VIDE :—

Notre ami, Harry Bernard, vient de publier son troisième roman. Bernard est un jeune et un laborieux et, à ce titre, nous ne le pourrions trop citer en exemple à la génération qui pousse. Quant au roman lui-même... mon Dieu, je me garderais bien de formuler un jugement, les appréciations qu’on en a faites sont tellement contradictoires !

! ! “Turc” semble le trouver plus

que médiocre.’., et, de son c">té, l’abbé Vadnais, professeur de littérature au Séminaire de Saint-Hyacinthe, docteur es-lettres de l’Université de Montréal, si je ne me trompe pas, en fait un quasi chef-d’oeuvre “Turc ’ quoiqu’on en dise, et en dépit de sa fougue quelque peu frondeuse pour notre population habituée à admirer sur commande, est une autorité en fait de critiquer littéraire. .. Oui, mais me retorquera-t-on, l’Abbé Vadnais, professeur de littérature, docteur eslettres de l’Université de Montréal, (toujours si je ne me trompe), n’est-il pas une plus grande autorité ? l’our l’amour du Ciel, Messieurs de la Critique, accordez vos violons afin que le bon public, qui attend le mot d’ordre, puisse enfin en toute sécurité, admirer sans restriction ou dédaigner sans contrainte. Allons, Messieurs, un bon mouvement...

1926 :—

Encore une année qui vient de se terminer et avant de commencer celle qui s’ouvre devant nous, nous sera-t-il permis de jeter un regard rétrospectif sur le travail accompli durant cetteannée qui, suivant l’expression de cette brave religieuse, vient de piquer une tête dans l’éternité. Qu’a rapporté l’année dix-neuf cent vingt-six dans le domaine des lettres canadiennes. Pour sur aucun chef d’oeuvre, quelques ouvrages de mérite réel et enfin quantité d’écrits qui, pour n’être que de purs balbutiements, n’en sont pas moins une preuve du réveil de l’apathie où semblait être enlisée la jeunesse de notre race. Et si nous avons eu à enregistrer certains reculs.— Le “Mon Magazine” dont la vie a été si éphémère en dépit du talent incontesté de son directeur.— La “Revue Moderne” à laquelle son changement de format a fait perdre tout cachet d’esthétisme— par contre, nous avons eu le plaisir de voir ré-apparaître ‘‘Les Cahiers de Turc”, humbles plaquettes toutes vibrantes de vie, de fougue et d’entrain ; nous avons eu le plaisir de voir la ‘ Revue Populaire” inaugurer une rubrique de critique littéraire très intéressante cependant que l’Abbé Charbonnier, dans la “Presse” et Francoeur dans “La Patrie” nous donnaient sur les livres parus, des appréciations sincères et éclairées.

Mais s’il est une publication qui n’ait pas chômé durant les douze mois qui viennent de s’écouler, c’est bien “Le Roman Canadien”. Douze romans dans la collection elle-même du Roman Canadien, deux pièces de théâtre, quatre volumes de nouvelles. .. N’est-ce pas un record pour une maison d’éditions canadienne française. De ce succès éclatant, nous sommes grandement reconnaissants à nos dévoués collaborateurs ; nous sommes surtout reconnaissants à nos chers lecteurs chaque jour de plus en plus nombreux. Depuis les débuts de notre entreprise, nous nous sommes efforcés de faire toujours de mieux en mieux et avec l’encouragement du bon public qu’aucune oeuvre patriotique ne laisse indifférent, nous espérons que cette nouvelle année verra se développer et grandir toujours le ‘‘Roman Canadien.”

JULES LARIVIERE.