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verser la ville en courant, avec une barrique sur la tête, et l’autre moitié se range pour faire place aux olives. Souvent, à l’endroit où le sentier est le plus escarpé, vous avez devant et derrière vous de ces hommes qui courent à perdre haleine avec leurs tonneaux ; vous croyez leur échapper en tournant par un autre sentier, lorsqu’un convoi de mulets débouche tout à coup ; vous n’avez plus alors qu’à vous jeter dans un soupirail.

Dans le beau quartier vous êtes plus à l’aise, et les gens pressés vous laissent un peu de place. Des fragments de trottoirs vous offrent un refuge contre les carrosses accumulés dans la grand’rue où la circulation leur est possible. De là vous voyez les chaises à porteurs que l’on mène au trot gymnastique, et précédées le soir d’un falot de papier peint. Le jour vous rencontrez de jeunes abbés qui se promènent en compagnie des dames, des pâtissiers ambulants qui tiennent, appuyée sur la hanche, une planche ronde où est une énorme tarte, des marins de toutes