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Chapleau, on trouve comme un semblant de compensation à la perte de deux honorables députés que j’ai nommés, dans l’entrée d’un de mes anciens collègues dans le gouvernement Joly, l’honorable M. Starnes. C’est peut-être une concession faite à l’esprit de conciliation qui a présidé à la formation du cabinet de 1879, je n’en sais rien. Toutefois, il y a lieu de présumer que l’entrée de M. Starnes a été acceptée comme un nouveau sacrifice à l’élément qui s’est introduit dans notre organisation de parti il y a quatre ans bientôt. Mais le fait de voir l’honorable M. Starnes membre du même cabinet actuel ne manque pas d’être . fort piquant et amène à l’esprit des réflexions qui sont assez intéressantes (rires). Ainsi on se rappelle encore le rôle important qu’à joué l’honorable premier ministre — il était alors simple député à la Chambre des communes — dans la destitution de feu l’honorable M. Letellier de St-Just, comme lieutenant-ofouvemeur de la province de Québec. Maintenant on sait aussi que M. Stames, en qualité de collègue de l’honorable député de Lotbinière, a pris toute la responsabilité de ce qu’on appelle le coup d’état. Il serait intéressant de connaître lequel des deux a reconnu son tort ’sur cette question Letellier. Est-ce cet honorable conseiller législatif, qui a répudié la responsabilité du coup d’état, ou est-ce le premier ministre qui a fait ses humbles excuses à M. Starnes pour avoir osé dire que l’autonomie de la province de Québec, avait été mise en danger dans cette occasion et que pour réparer le tort qu’il lui avait fait, il ne fallait rien moins que la tête de l’homme d’état distingué que la persécution a conduit au tombeau d’une manière si prématurée ? Qu’on le remarque bien, M. le président, je n’entends pas recommencer ici un débat, heureusement clos, sur le mérite même de la question que je touche en ce moment, je ne fais que signaler l’étrange rapprochement que nous offre la combinaison qui a servi de base à la formation du cabinet actuel. Je dis M. le président, que quelles que soient les opinions que l’on ait sur le mérite même de cette question, chacun a le droit de connaître sur quelle base, sur quels principes ou encore après quels sacrifices de principes, le gouvernement actuel a été formé. Le discours du trône nous pris de maintenir l'harmonie, la