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bonne entente et l’esprit de justice dans nos délibérations. Je me rendrai à cette prière, en observant toutefois aussi que cette liarnionie, cette bonne entente, cet esprit de justice ne peuvent signifier un abandon de nos convictions ou de la lâcheté à le » faire prévaloir. Nous ne sommes pas envoyés ici pour nous dire ou nous faire des compliments. Notre premier devoir c’est de rechercher la vérité sur notre position, c’est de bien nous rendre compte des actes du gouvernement afin de pouvoir les juger avec intelligence et discernement. Nous avons un important devoir à accomplir, celui de surveiller et de contrôler les actions des ministres et de nous assurer s’ils remplissent leurs promesses. Ce devoir doit être rempli sans crainte, sans haine, sans passion, mais aussi sans faiblesse.

L’adresse nous demande de nous réjouir des triomphes de l’armée anglaise en Égypte. C’est avec plaisir que je m’associe à ce sentiment à l’occasion de la brillante campagne accomplie par les armées de la mère-patrie. Qu’il me soit permis aussi d’ajouter que le règne de notre Gracieuse Souveraine a été le plus illustre que l’histoire aura à consigner dans ses annales. C’est pendant ce règne qu’il nous a été donné la plus grande somme de libertés que nous pouvions espérer, quelle que soit notre destinée à l’avenir, les jours de paix et de prospérité que ce règne nous a procurés ne seront jamais oubliés du peuple canadien. M. le président, je n’ai pas l’intention de discuter, paragraphe par paragraphe, les résolutions qui nous sont soumises. Ce serait trop long. Au reste, comme je ne désire pas proposer d’amendement, je me contenterai de présenter des observations sur quelques uns des sujets qui me paraissent les plus susceptibles d’objections.

Le gouvernement nous annonce des réformes judiciaires. Il est malheureux que les honorables ministres n’aient pas été un peu plus explicites. La Chambre, après avoir pris connaissance des paragraphes qui traitent de ce sujet, n’est guère plus avancée qu’elle ne l’était auparavant. De fait nous ne connaissons rien de ce que le gouvernement se propose réellement de faire. Cette incertitude du gouvernement paraît encore plus inexplicable lorsqu’on la rapproche du fait qu’il y a deux ans déjà une com-