Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/30

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Me donne encor confiance,
Qu'un jour je verray le temps,
Que cil fera la vengeance
Du mal qu'il m'à faict de soy
Au bien, ou je me deçoy.


Prenez le cas, que, comme je suis vostre
(Et estre veulx) vous soyez tout a moy :
Certainement par ce commun bien nostre
Vous me debvriez tel droict, que je vous doy.
Et si Amour vouloit rompre sa Loy,
Il ne pourroit l'un de nous dispencer,
S'il ne vouloit contrevenir a soy,
Et vous, & moy, & les Dieux offencer.


Soit que par esgalle puissance
L'affection, & le desir
Debattent de la jouyssance
Du bien, dont se veulent saisir :
Si vous voulez leur droict choisir,
Vous trouverez, sans fiction,
Que le desir en tout plaisir
Suyvra tousjours l'affection.


Quand vous voyez, que l’estincelle