Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bués ; établir une chambre de justice ; défendre la vaisselle d’or et la profanation de celle d’argent, jusqu’aux moindres ustensiles de feu et de cuisine ; ne casser ou surseoir sur requête les arrêts du parlement, ni faire exécuter aucuns édits, déclarations et commissions qui ne soient vérifiés aux cours souveraines, et surtout permettre l’exécution de leur arrêt du 28 de mars ; se promettant que, par ce moyen, Sa Majesté connoîtroit beaucoup de choses importantes à son État, lesquelles on lui cache. Ce que si Sa Majesté ne leur accorde, ils protestent qu’ils nommeront ci-après les auteurs des désordres de l’État.

Ces remontrances furent mal reçues ; le Roi leur dit qu’il en étoit très-malcontent ; la Reine, avec quelque chaleur, ajouta qu’elle voyoit bien qu’ils attaquoient sa régence, qu’elle vouloit que chacun sût qu’il n’y en avoit jamais eu de si heureuse que la sienne.

Le chancelier leur dit de la part du Roi qu’il ne leur appartenoit pas de contrôler le gouvernement de Sa Majesté ; que les rois prenoient quelquefois avis du parlement aux grandes affaires, mais que c’étoit quand il leur plaisoit, non qu’ils s’y pussent ingérer d’eux-mêmes ; que les traités de paix ne se délibéroient point au parlement, mais que l’accord étant fait, on le faisoit publier à son de trompe, puis on l’envoyoit enregistrer au parlement ; que le feu Roi en avoit encore ainsi usé en la paix de Vervins. Davantage, qu’outre qu’ils s’étoient mal comportés en ces remontrances, qu’ils avoient délibérées contre le commandement du Roi, ils les avoient faites à