Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/173

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mains sont superflues et il y a des gens qui les mettent dans leurs poches. Alors, il arriva que Jean et Marie associèrent leurs mains. Elle disait :

— Voyez-vous, c’est commode. Vous allongez vos doigts, vous les écartez ensuite et, dans l’intervalle, il y a de la place pour tous les miens. Je suis contente qu’il y ait de la place entre les doigts. Et je suis contente encore parce que, lorsqu’un petit homme tient ainsi sa petite femme, ils ne peuvent pas mettre autre chose dans leurs mains. C’est le bon Dieu qui l’a voulu. La main est faite pour être deux.

Ils se tenaient de la sorte et il fallait qu’ils rapprochassent leurs chaises. Ils se courbaient un peu, comme assis sur le même banc, dans une pose qui les faisait réfléchir. Les femmes sortent d’abord l’objection pour obliger tout aussitôt l’homme à la surmonter. Elle dit :

— Je vous prive de vos amis. Vous passez toutes vos soirées avec moi.

Il se tourna un peu et la regarda en face avec deux yeux, puis il répondit :