Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


ÉCHÉCRATE.

Aristippe[1] et Cléombrote[2] n’y étaient-ils pas ?

PHÉDON.

Non ; on disait qu’ils étaient à Égine.

ÉCHÉCRATE.

N’y en avait-il pas d’autres ?

PHÉDON.

Voilà, je crois, à-peu-près tous ceux qui y étaient.

ÉCHÉCRATE.

Eh bien ! sur quoi disais-tu que roula l’entretien ?

PHÉDON.

Je puis te raconter tout de point en point ; [59d] car depuis la condamnation de Socrate nous ne manquions pas un seul jour d’aller le voir. Comme la place publique, où le jugement avait été rendu, était tout près de la prison, nous nous y rassemblions le matin, et là nous attendions, en nous entretenant ensemble, que la prison fût ouverte, et elle ne l’était jamais de bonne heure. Aussitôt qu’elle s’ouvrait, nous nous rendions auprès de Socrate, et nous passions ordinairement tout le jour avec lui. Mais ce jour-là nous nous réunîmes de plus

  1. De Cyrène, chef de la secte Cyrénaîque.
  2. D’Ambracie. On dit qu’après avoir lu le Phédon, il se jeta dans la mer (CALLIMACH. epigr. 24 ).