Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/184

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Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, Bormanni, Comacina, Cabellio, Carcasum des Volces Tectosages, Cessero, Carpentoracte des Mémines, Ies Caenicendes (27), les Cambolectres, surnommés Atlantiques, Forum Voconii, Glanum Livii ; les Lutevans, appelés aussi Foroneronienses; N$imes des Arécomiques, Piscènes, les Rutènes , les Samnagenses (28) ; Toulouse des Tectosages, sur la frontière de l'Aquitaine; les Tascons, les Tarusconienses, les Umbraniques; les deux capitales de la cité des Vocontiens alliés, Vasio et Lucus Augusti; dix-neuf villes sans renom, de même que vingt-quatre attribuées à Nîmes. L'empereur Galba a ajouté au rôle de la province les Avantiques et les Bodiontiques, peuples alpins, dont la ville est Digne. Agrippa évalue ta longueur de la Narbonnaise à 270.000 pas, et la largeur à 248.000.

VI. (V) [1] Viennent ensuite l'Italie avec la Ligurie, qui en occupe les abords; puis l'Étrurie, !'Ombrie, le Latium, où sont l'embouchure du Tibre et Rome, capitale du monde, éloignée de la mer de 16.000 pas; ensuite le rivage des Volsques et de la Campanie, le Picentin, la Lucanie; et, à la plus grande distance des Alpes, est le Brutium, qui fait l'extrémité méridionale de l'Italie, et jette sur les deux mers ses montagnes en forme de croissant. A partir de là commence la côte de la Grande Grèce, les Salentins, les Pédicules, les Apules, les Pélignes, les Frentans, les Marrucins , les Vestins, les Sabins, les Picentes, les Gaulois, les Ombriens, les Étrusques, les Vénètes, les Carnes, les Japides, les Istres, les Liburnes.

[2] Sans doute, on m'accusera à juste titre, je ne l'ignore pas, d'ingratitude et de paresse, si je parle avec cette brièveté, et pour ainsi dire en passant, de cette terre l'élève et en même temps la mère de toutes les terres, choisie par la providence des dieux pour rendre le ciel lui-même plus brillant, réunir les empires dispersés, adoucir les mœurs, rapprocher par la communauté du langage les idiomes discordants et sauvages de tant de peuples, donner aux hommes la faculté de s'entendre, les policer, en un mot, devenir la patrie unique de toutes les nations du globe. Mais que faire? On est ébloui par la gloire de tant de lieux (qui pourrait même effleurer ce sujet?), par cette illustration des choses particulières et des peuples.

[3] Et Rome à elle seule, Rome, cette tête digne d'être portée par d'aussi glorieuses épaules, en quel ouvrage faut-il la célébrer? Que de richesses, que de charmes dans la côte seule de la Campanie, chef-d'œuvre où évidemment la na ture s'est plu à accumuler ses magnificences: Ajoutez ce climat perpétuellement salubre et favorable à la vie, ces campagnes fécondes, ces coteaux si bien exposés, ces bocages exempts de toute influence nuisible, ces bois ombreux, cette végétation variée des forêts, ces montagnes d'où descendent tant de souffles de vents, cette fertilité en grain, en vin, en huile; ces troupeaux revêtus de laines précieuses, ces taureaux au cou puissant, ces lacs, cette abondance de fleuves et de sources qui l'arrosent tout entière , ces mers, ces ports, cette terre ouvrant partout son sein au commerce, et s'avançant elle-même au milieu des flots, empressée d'aider les mortels.

[4] Je ne parle ici ni des héros de Rome, ni de son génie, ni de ses mœurs, ni des nations qu'elle a vaincues par l'éloquence et par les armes. Les Grecs, si portés à se glorifier,