Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/238

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ils emploient en guise de pierre, pour construire leurs maisons, des blocs de sel qu'ils taillent dans leurs montagnes. De ces peuples il y a quatre journées de marche du côté du couchant d'hiver jusqu'aux Troglodytes, avec lesquels on ne fait d'autre commerce que celui de la pierre précieuse que nous appelons escarboucle (XXXVII, 25), et qui est apportée d'Éthiopie.

[5] Sur ce chemin est le pays de Phazanie (Fezzan ), tourné du côté des déserts d'Afrique, dont nous avons parlé au-dessus de la petite Syrte. Là nous avons soumis la nation des Phazaniens et les villes d'Alèle et de Cillaba, de même que Cidamus en face de Sabrata (V, 3). De la s'élève une chaîne qui s'étend dans un long espace du levant au couchant. Les Romains l'ont appelée Noire (ater), soit que naturellement elle semble brûlée, soit qu'elle doive cette apparence à l'action des rayons du soleil.

[6] Au delà de cette montagne sont des déserts, Matelgae, ville des Garamantes; Debris, où est une fontaine dont les eaux sont bouillantes de midi à minuit et glaciales de minuit à midi, et la ville célèbre Garama, capitale des Garamantes. Toutes ces contrées ont été subjuguées par les armes romaines; Cornelius Balbus en a triomphé (44 de J, C.). Il est le seul étranger qui ait obtenu le char triomphal et le droit de cité: né à Cadix, il obtint ce droit avec Balbus l'ancien, son oncle; et, chose singulière, tandis que les auteurs romains lui ont attribué la conquête des villes susdites, lui-même a mené en triomphe, outre Cidamus et Garama, les noms et les images de toutes les nations et villes, dans l'ordre suivant:

[7] la ville de Tabidium, la nation Niteris, la ville de Negligemela, la nation où la ville de Bubéium, la nation Enipi, la ville Thuben, la montagne appelée Noire (niger), Nitibrum et Rapsa, villes, la nation Discera, la ville Debris, le fleuve Nathabur, la ville Thapsagum, la nation Nannagi, la ville Boin, la ville Pège, le fleuve Dasibari, puis les villes contiguës de Baracum, de Buluba, d'Alasi, de Balsa, de Galla, de Maxala, de Zizama; le mont Gyri, qui, d'après le titre de l'image, produit des pierres précieuses. Jusqu'à présent on n'avait aucun chemin tracé menant aux Garamantes, attendu que les brigands de cette nation recouvrent de sable des puits qu'on trouve sans creuser beaucoup, si l'on a la connaissance des lieux.

[8] Dans la dernière guerre que les Romains eurent avec les Oeens, sous les auspices de l'empereur Vespasien, on a trouvé une route abrégée de quatre journées; ce chemin s'appelle Au delà de la tête du rocher. La limite de la Cyrénaïque est Catabathmos, nom d'une ville et d'un vallon qui s'enfonce tout à coup. Depuis la petite Syrte jusqu'à cette limite, l'Afrique Cyrénaïque a 1.060.000 pas de long: en largeur, autant qu'on la connaît, elle a 800.000 pas.

Vl. (VI) [1] La région qui suit s'appelle Libye Maréotide, limitrophe de l'Égypte. Elle est occupée par les Marmarides, les Adyrmachides, puis par les Maréotes; la distance de Catabathmos à Paraetonium est de 86.000 pas. Dans ces parages est le bourg Apis (VIII, 71), lieu célèbre par le culte des Égyptiens: on compte de là à Paraetonium 62.000 pas; de Paraetonium à Alexandrie 200.000; la largeur est de 169.000.

[2] Ératosthène a écrit que de Cyrène à Alexandrie il y a par terre 525.000 pas. Agrippa a évalué la longueur de toute l'Afrique depuis la mer Atlantique y compris la basse Égypte, à 3.040.000 pas. Polybe et Ératosthène,