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particulière à chacun. Ils arrêtent surtout les fluxions des yeux. Calcinés et pulvérises, ils gué. rissent les brûlures. Dans l’Éthiopie aussi est une montagne, non loin du Zimiri, où l’on trouve la pierre théamède. Cette pierre rejette et repousse toute espèce de fer. Nous avons plusieurs fois parlé des propriétés attractives et répulsives (XX, 1 et 98).

XXVI

1 Dans l’île de Scyros (IV, 23, 2) est une pierre (II, 106, 13) qui, dit-on, flotte sur l’eau étant entière, et tombe au fond étant broyée.

XXVII

XVII.
A Assos de la Troade (II, 98) est la pierre sarcophage, qui se tend et se lève par feuille. Il est constant que les corps morts mis dans cette pierre s’y consument en quarante jours, excepté les dents. Mucien écrit que de plus elle pétrifie les miroirs, les strigiles, les habits, les chaussures qu’on enterre avec les morts. Il y a en Lycie et dans l’Orient des pierres de même nature qui, attachées à des personnes vivantes, consument leurs chairs.

XXVIII

1 La pierre chernitès, moins active, con serve les corps sans les consumer ; elle ressemble beaucoup à l’ivoire : de cette substance, dit-on , était le cercueil de Darius. La pierre appelée porus est très semblable au marbre de Paros par la blancheur et la dureté, n’étant que moins pesante. Théophraste mentionne aussi en Égypte une pierre transparente qu’il dit semblable à la pierre de Chio ; peut-être existait-elle de son temps, car des pierres s’épuisent et de nouvelles se trou vent. La pierre d’Assos, salée au goût, guérit la goutte : on tient les pieds dans un vase de cette matière. De plus, dans les carrières de cette pierre tous les maux de jambe guérissent, tandis que dans toutes les mines les jambes deviennent malades.

2 On donne le nom de fleur de pierre d’Assos à une pierre molle au point de tomber en poussière, et efficace dans quelques cas. Elle ressemble à une pierre ponce rousse. Mêlée à de la cire de Chypre, elle guérit les affections des mamelles. Avec de la poix ou de la résine, elle dissipe les écrouelles et les tumeurs. En électuaire, elle est bonne pour la phtisie. Avec du miel elle cicatrise les vieux ulcères et ronge les excroissances. On s’en sert contre les morsures des animaux. Elle dessèche les plaies rebelles et suppurantes. On en fait des cataplasmes pour la goutte aux pieds, . en y mêlant de la bouillie de fève.

XXIX

XVIII.
Théophraste et Mucianus pensent qu’il y a des pierres qui en enfantent d’autres. Théophraste rapporte qu’on trouve de l’ivoire fossile, tant blanc que noir ; que la terre produit des os, et qu’il est des pierres osseuses. Aux environs de Munda en Espagne, où le dictateur César défit Pompée, on voit des pierres offrant, toutes les fois qu’on les brise, l’image de la paume de la main. Il est des pierres noires qui ont autant de vogue que les marbres, témoin la pierre Ténarienne. Varron dit que la pierre noire en Afrique est plus ferme que celle d’Italie, et que le coranus blanc est plus dur que le marbre de Paros. Le même Varron écrit que le silex de Luna se laisse scier ; que celui de Tusculum éclate dans le feu ; que le silex noirâtre du territoire sabin brille, si on l’arrose d’huile ; que les pierres meulières ont été trouvées à Volsinie. Parmi les prodiges, je lis qu’il est fait mention de meules se mouvant d’elles-mêmes.

XXX

1 Nulle part la pierre meulière n’est comparable à celle de l’Italie; je dis pierre et non pas roche. Il y a des provinces où elle manque