Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/27

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des plus graves au mont Lovcen et pour réclamer l’appui des navires de guerre alliés. Comme M. Delaroche-Vernet lui conseillait de télégraphier directement au duc des Abruzzes pour gagner du temps, le roi a répondu : « J’aime mieux mourir que rien demander à ces traîtres. » Il a ajouté : « Vous ferez mieux d’envoyer immédiatement à Scutari Mme et Mlle Delaroche-Vernet. » Cet appel nocturne a donné à notre ministre l’impression d’une mise en scène destinée à préparer la capitulation du Monténégro. Les Autrichiens ont conquis avec une facilité quelque peu suspecte les positions qu’ils occupent actuellement. (Podgoritza, n° 22.) Avant-hier, le roi Nicolas est parti pour le front. Mais les quatre ministres alliés le croient assez disposé à s’entendre avec l’Autriche, si ce n’est déjà fait. (N° 23.) Hier, la situation s’est aggravée. Appuyé par la puissante artillerie de leurs forts et de leurs navires de guerre, les Autrichiens ont réussi à pénétrer dans le massif même du mont Lovcen, et à refouler les Monténégrins qui ont dû abandonner leurs batteries. Notre poste de T. S. F. du mont Lovcen a été évacué et détruit par nos marins qui sont rentrés sains et saufs à Cettigné. Notre détachement d’infanterie s’est admirablement comporté et s’est maintenu sur une forte position. (N° 23.)

M. Sonnino avait commencé par faire des objections au débarquement de nos alpins à Corfou. Il aurait voulu qu’aucun Français n’y mît les pieds. Il a fini par se rendre aux raisons de M. Barrère. (Nos 21, 25, 26, 27.)

Le ministre des Affaires étrangères a reçu le télégramme ci-après de M. Bapst, notre ministre