Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/34

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montre de plus en plus défavorable à Joffre. Lui-même, il semble partager ce sentiment. En revanche, il fait grand éloge de Gallieni, de son caractère, de sa fermeté. Il voudrait le voir général en chef.

L’armistice n’est pas encore signé entre le Monténégro et l’Autriche. On ne sait si le roi Nicolas veut essayer de résister ou s’il joue double jeu. Les ministres alliés à Cettigné, y compris celui d’Italie, croient à la seconde explication de son attitude. (M. Barrère, n° 47.)

Briand a répondu à Barrère que les objections présentées par Sonnino contre la centralisation à Paris de la diplomatie alliée ne lui paraissaient pas concluantes ; il rappelle que les gouvernements russe et anglais acceptent que Paris soit choisi comme point central de la coalition et donnent pouvoir à leur ambassadeur ; il insiste auprès de Barrère pour obtenir à Rome le même résultat. (Nos 107, 108, 109.)

Il donne pour instructions à Guillemin de répondre au gouvernement grec, à propos de Corfou, que la neutralité de cette île, instituée par l’article 2 du traité de 1864, sous les auspices des trois puissances garantes, avec l’assentiment de la France et de l’Autriche, a été violée depuis de longs mois par les Empires du Centre qui, avec des complicités locales, n’ont cessé, sans rencontrer la moindre objection du gouvernement grec, de se servir de ses côtes pour ravitailler les sous-marins et ont seulement utilisé Corfou à diverses reprises et en dernier lieu tout spécialement pour des intrigues dirigées en Albanie contre les Alliés. On nous a, en effet, signalé, tout récemment encore, entre Corfou et Santi Quaranta,