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CHAPITRE xi.

THÉORIE DE M. ARRHENIUS.[1]


178.Dans la théorie de M. Arrhenius, la pression de radiation jouant un rôle très important, il est nécessaire de commencer par définir cette pression.

Dans une de ses théories de l’électricité, Maxwell[2], pour expliquer les attractions électrostatiques, fait intervenir l’élasticité du milieu fluide répandu entre les conducteurs. Il admet que, dans un champ électrique, il existe des pressions et des tensions : en chaque point du milieu, un élément plan normal à la ligne de force subit une tension, un élément plan contenant la ligne de force subit une compression ; ces tensions et ces pressions sont, d’après Maxwell, proportionnelles au carré de la force électrostatique.

De même, pour expliquer les actions magnétostatiques, Maxwell admet qu’un champ magnétique donne lieu à des pressions et des tensions du milieu, en tout comparables à celles qui sont produites par un champ électrique.

Si le milieu est à la fois le siège d’un champ électrique et d’un champ magnétique, les deux sortes de pressions et de tensions existent simultanément et se superposent.

La lumière, d’après Maxwell, est un phénomène électromagnétique périodique. Considérons de la lumière rectilignement polarisée se propageant par ondes planes : dans le plan d’une onde, nous aurons une force électrique alternative parallèle à la « direction de Fresnel. »[3] et une force magnétique alternative perpendiculaire à cette

  1. Svante Arrhenius : L’Évolution des Mondes, traduction française par T. Seyrig (Paris, Béranger,1910.
  2. Voir H. Poincaré : Électricité et Optique, 2e édit. (Paris, Gauthier-Villars, 1901) 1re partie, Ch. IV et Ch. XI.
  3. La direction de Fresnel est perpendiculaire au plan de polarisation de la lumière : c’est parallèlement à cette direction que s’effectuent les vibrations dans la théorie de l’éther lumineux élastique de Fresnel.