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Superficie : 6,659 hect. dont 247 hect. en bois. — 27 hect. ont été réunis à Candé par ordonnance du 3 juin 1837. — Le partage des landes entre les usagers, qui a transformé la commune, fut confié à des experts, nommés par le Tribunal de Segré le 16 avril 1839, et, commencé le 6 août suivant, s’est terminé le 12 mai 1842. Les landes, restées communales, ont été aliénées, en vertu d’une ordonnance du 23 décembre 1846, le 28 septembre 1817. Le produit a servi à la construction des édifices communaux.

Population : 800 communiants en 1686. — 285 feux, 1,284 hab. en 1720-1726. — 250 feux, 1,700 h. en 1790. — 1,854 hab. en 1831. — 1,606 hab. en 1836. — 1,573 hab. en 1841. — 1,601 hab. en 1846. — 1,747 hab. en 1851. — 1,870 hab. en 1856. — 1,965 hab. en 1861. — 2,045 hab. en 1866. — 1,990 hab. en 1872 dont 393 hab. au bourg (60 mais., 113 mén.), animé par un moulin à foulon sur l’Erdre et nombre de jolies maisons neuves.

Il existait jusqu’à la Révolution une foire antique le jour de la St-Pierre, où l’on estimait qu’il se vendait 400 couples de bœufs, 400 vaches, 200 chevaux. L'assemblée même, qui l’avait remplacée, est tombée depuis une dizaine d’années.

Perception et Bureau de poste de Candé.

Mairie avec Ecole de garçons construite sur un terrain acquis par échange, en vertu d’autorisation du 8 avril 1854. — Ecole communale laïque de filles.

L’Eglise, dédiée à St Pierre (succursale, 5 nivôse an XIII) est un des plus jolis édifices neufs du pays. Elle a été construite en 1848-1849 sous la direction de l’architecte Heulin, d’Angers. — Le clocher carré, avec couronnement à jour et flèche hexagonale cantonnée de clochetons, repose sur le portail et forme porche intérieur, précédant une nef unique de trois travées, avec transept, chœur à double absidiole et abside à pans coupés, le tout de pur style XIIIe s. à voûtes d’arête et arcs doubleaux portés sur des faisceaux de colonnettes engagées. De beaux et harmonieux vitraux, aux armes des donateurs, figurent — dans les roses du transept, à droite, les saints Anges, à gauche, la Vierge et la Vie du Christ en 16 panneaux ; — aux fenêtres, Ste Anne et Ste Madeleine, St Ernest et St Bertrand ; — dans le chœur, St Adolphe et St Augustin, St Jean-Baptiste, St Henri, St Pierre et St Paul, St Amédée, St Charles, St Louis et St Joseph. — L’autel, tout enluminé d’or et d’azur, porte représentés au centre les 12 apôtres et au pied les quatre prophètes. Les autels des absidioles sont décorés de même de jolies statues peintes, dont une charmante Vierge, et le plat des murs de remarquables peintures par M. Robert. d’Angers, 1862, figurant l’archange Gabriel triomphant du démon et une Assomption. On n’a conservé de l’ancienne église que la chaire en bois — et une côte de baleine.

Sur la gauche vers N. se trouve la Cure, acquise le 20 avril 1849, par acte autorisé le 19 mars précédent. C’est l’ancien manoir de la famille de Ghaisne. Au linteau de la fenêtre centrale, se lit : 1565. Turris fortitudinis.

Le Cimetière a été transféré en 1847.

A l’entrée du bourg se rencontre une chapelle insignifiante du Rosaire, de même date que l’église.

Vers N.-E., sur la rive droite de l’Erdre, s’élèvent deux peulvans bien conservés. — Du même côté de la rivière on reconnaît encore visible par tronçons une voie antique, sur le bord de laquelle ont été trouvées une centaine de monnaies romaines. — Une autre voie, dominant la rive gauche, passait au bourg et aux châteaux ; et tout du long vers N. et vers S., le territoire, sillonné de l’E. à l’O. par de profondes vallées, est bordé par deux grandes voies pénétrant de l’Anjou dans la Bretagne. — Mais l’histoire de tout ce pays reste inconnue, perdu qu’il était au milieu des landes, sur les confins extrêmes de deux provinces sans cesse en guerre. Il faisait sans aucun doute partie primitivement du pagus et du comté Nantais. — L’église, dont la fondation est ignorée, dépendait du domaine de Tévêché de Nantes, à qui Louis le Gros en confirma la propriété en 1123. — Il y existait de plus une chapelle publique de St-Martin dans le cimetière et deux prieurés, St-Germain et Beaulieu, V. ces noms.

La cure elle-même n’était qu’une vicairie perpétuelle, dépendant d’un prieuré de St-Pierre et de St-Paul, d’origine inconnue. Il dépendait de l’abbaye de St-Gildas, et, tenu en commande depuis longtemps, fut réuni à la cure par décret épiscopal du 8 avril 1785.

Curés : F. Meignan, 1601-1621. — Jean Taillandier, 1622, mai 1659. — Charles Guérin, juillet 1659, † le 28 juillet 1682. — G. Beroust, octobre 1682. — L. Guihard-Desjaunais, juin 1686, qui s’en va curé à Blain en avril 1687. — J. Michel, octobre 1687, décembre 1688. — Jean Chevallier, août 1689, mort le 1er septembre 1696. — Phil. Martineau, janvier 1698, † le 4 janvier 1702, âgé de 33 ans, à Candé où il était né. — Et. Mangin de Villiers, 1702, janvier 1708. — Aignan Coustard, janvier 1708, décembre 1718. Il était en même temps chapelain du Champ. — Franç. Luard, décembre 1718, septembre 1735. — J.-B. Desrues, natif de Champagné près Domfront, septembre 1735, résigne en 1753, † le 28 octobre 1759, âgé de 65 ans. — Jacques-Henri Torcapel, janvier 1758, † le 19 février 1771, âgé de 52 ans. — Ant.-Luc Morin, 13 mars 1771, novembre 1791. Il gratifie son église en 1784 d’une belle horloge d’Elie Hamon, horloger, au Moulinet près Vritz, et en 1786 de l’aigle doré et des deux pupitres et obtient cette année à grand frais la réunion à sa cure du prieuré commandataire.

La paroisse, une des plus étendues de l’Anjou, 8 lieues de circonférence, 3 de diamètre, et des plus pauvres, dépendait de l’Election d’Angers et du District de Segré. Elle reconnaissait pour seigneur le châtelain de Bourmont, sauf la fillette de Beaulieu, qui relevait de la Saulaie. — En 1637 une contagion fit fermer les églises pendant 4 mois. — Partout d’ailleurs des landes incultes, des bois, des rocs ; à peine quelques semis de seigle et d’avoine, les bêtes fauves, cerfs et biches, sortant des parcs seigneuriaux par troupeaux et saccageant tout,