Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 105 —

fois soulevée, et pour laquelle des solutions diverses ont été données. C’est qu’elle est des plus complexes de sa nature, et qu’une foule de causes viennent agir le plus souvent en sens contraire les unes des autres, pour modifier le climat d’une localité. Si d’un côté, l’on est en droit de conclure que le déboisement provoque ou favorise les maladies épidémiques, rend la température plus variable, et le climat, si non essentiellement plus froid, du moins plus inégal, et par suite plus pernicieux à la vie organique ; de l’autre on constate que ces divers effets ne se produisent pas ailleurs, et qu’il n’est pas possible, en particulier, d’avoir une règle positive pour ce qui regarde la température moyenne.

C’est une de ces questions pour lesquelles des informations complètes manquent encore. On ne peut pas déduire une loi de quelques faits : il faut un ensemble de renseignements assez exacts et assez considérables, pour que la vérité s’échappe des oppositions même. On peut espérer aujourd’hui quelques résultats favorables, grâce aux observations simultanées qui se font sur divers points du territoire, et qui, dirigées vers un même but, conduites par une même méthode, permettront sans doute, de découvrir quelques-unes de ces explications qui sont la récompense du travail et d’une patiente investigation.

Cependant le déboisement est, en lui-même, une tendance funeste. Sans doute, grâce à l’encaissement de l’Agoût, au peu d’étendue du Sidobre, au petit nombre de ses cours d’eau, à la rareté de ses neiges, on n’a pas à se préoccuper du danger des inondations. Mais le Sidobre, en se déboisant, prive la plaine d’un abri contre les vents du nord-est. Il est d’ailleurs imprudent de livrer à une culture pénible et toujours peu fructueuse, des terres qui paraissent providentiellement destinées à rester boisées. Le sol granitique se montre presque partout, sinon infertile, du moins peu propre à une culture étendue de la plupart des plantes alimentaires.