Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/226

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La jeune mère, du même auteur, est ravissante de forme, de couleur et de sentiment.

M. Robert-Fleury a peint une joyeuse caravane d’artistes, s’arrêtant à Subiaco, et prenant position devant l’église. Leur crayon est en mouvement. Il y a dans ce petit coin de terre, un entrain, une verve et un laisser-aller charmants. Comme œuvre d’art, il ne manque rien à ce tableau. Ce n’est pas cette touche scabreuse, cette sévérité de caractère, ce nerf d’exécution, cette couleur sombre, qui sont les caractères dominants de plusieurs œuvres importantes de M. Robert-Fleury. Ce sont ici des qualités différentes, qui prouvent la facilité de son pinceau et la flexibilité de son talent.

Les peintures religieuses de M. l’abbé Cartier sont remarquables sous le double rapport de l’art et de la pensée. Son Chartreux en méditation est bien étudié et parfaitement éclairé. Sa Ste-Cécile est une composition d’une simplicité biblique et ravissante par l’expression. Les peintures de M. l’abbé Cartier prouvent que, pour réussir dans l’art religieux, il faut autre chose qu’une légende à représenter, et que, si la conviction ne constitue pas à elle seule le talent, elle l’inspire et le seconde d’une manière puissante.

La Fuite en Égypte de M. Romain Cazes est remarquable par le dessin ; la Prière de M. Chaplin par sa couleur brillante et naturelle.

M. Chevet a exposé une Arlésienne, un véritable bijou. Quelle finesse de touche et de couleur ! Quel sentiment délicat ! M. Cibot a peint une Ste-Thérèse en extase. C’est frappant de vérité.

On est copiste de deux manières : ou l’on rend le modèle dans son sujet et sa disposition, ou l’on s’attribue le style, la couleur, le dessin d’un maître que l’on prend en affection. M. Colin n’a pas eu peur de cette dernière