Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/228

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M. Huber fait baptiser du vin au cellier, et M. Lafforgue déride les fronts les plus soucieux par Les deux Amis. Ce tableau peint d’après nature est une excellente étude, où tout est soigné et bien rendu.

Deux œuvres de M. Lassale se disputent les éloges des connaisseurs : son Page sous Louis XIII est charmant. Sa Gardeuse de dindons ne laisse rien à désirer. La stupide mutinerie de ces gloutons emplumés, occupe cette pauvre fille, qui semblerait disposée à abandonner son sceptre de roseau. Tout cela est vrai et vivant.

M. Latour a exposé des tableaux de genre, des paysages à l’huile, des mines de plomb, des fusains. Ses Espagnols et ses Étudiants de l’université de Salamanque, sont remarquables de composition et de couleur. M. Jules Laure est l’auteur de la Mélancolie. Ce tableau mérite d’être distingué parmi les meilleurs. Il y a du calme dans l’exécution, et il semble que la brosse n’ait fait qu’effleurer la toile, dans la crainte de troubler cette rêverie. L’artiste a compris que les effets tourmentés enlèveraient quelque chose à la grâce naïve de cette pure et triste physionomie.

Un Conte de buveurs et le Chaperon rouge, de M. Morin, sont deux bons tableaux. M. Pérignon s’est maintenu à la hauteur de sa réputation.

Les grands noms sont souvent un fardeau. M. Poussin paraît vouloir s’élever à la hauteur du sien. Sa Noce de Bretagne est un bon tableau. Le rayonnement de la joie est sur tous les fronts, et le sourire sur toutes les lèvres. Il y a dans cette composition de la finesse, de la vivacité et un entrain remarquable.

M. Quinsac est un bon dessinateur et un coloriste habile.

Mlle de Montpensier et le prince de Condé sont dignes d’une attention particulière. On avait dit que les femmes