Page:Prosper Guéranger - L'année liturgique - 1858 - Tome 1.djvu/273

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l’Avent, que si le malade n’a pas la force de marcher au-devant de ce Médecin, il tâche de soulever la tête, et de faire quelque mouvement à sa rencontre. Il ne s’agit donc pas, ô homme ! de passer les mers, de pénétrer les nuages, de franchir les montagnes : non, le chemin n’est pas considérable. Va seulement jusqu’à toi-même, et tu rencontreras ton Dieu : car il est dans ta bouche ; il est dans ton cœur. Va au-devant de lui jusqu’à la componction de ton cœur, jusqu’à la confession de ta bouche ; sors seulement du bourbier de ta malheureuse conscience ; car l’auteur de la pureté ne saurait la choisir pour asile dans l’état où elle est présentement. » Gloire à vous donc, ô Jésus, qui ménagez les fractures du roseau, afin qu’il puisse reverdir et fleurir au bord des eaux dont vous êtes la source ; gloire à vous, dont le souffle tout-puissant se modère, afin de n’étouffer pas la dernière étincelle de cette mèche qui s’éteint, mais qui, n’étant pas encore froide, peut se raviver et luire pour le festin de l’Époux.


HYMNE EN L’HONNEUR DE LA SAINTE VIERGE.
(Composée par saint Pierre Damien.)


    Terrena cuncta jubilent,
Astra laudibus intonent,
Virginis ante thalamum,
Laudes alternent dramatum.

Que toute la terre soit en jubilation, que les astres retentissent de nos chants, et qu’un double chœur, au ciel et sur la terre, répète l’épithalame de la Vierge.

    Hæc Virgo Verbo gravida,
Fit paradisi Janua.
Quæ Deum mundo reddidit,
Cœlum nobis aperuit.

Cette Vierge que remplit le Verbe, devient la Porte du Paradis ; elle a rendu Dieu au monde, elle nous a ouvert les cieux.