Page:R.-H.-J. Cambresier - Dictionnaire walon-françois, 1787.djvu/11

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PRÉFACE.


L’embarras où m’a ſouvent réduit la difficulté de trouver des mots François propres à exprimer mes idées, m’a convaincu qu’on rendroit un ſervice important à ceux, qui comme moi, font plus ordinairement uſage du langage Walon, que de la langue Françoiſe, ſi on leur préſentoit un recueil des mots & des proverbes Walons les plus intéreſſants, auxquels on auroit joint les mots & les proverbes François qui y répondent. On conçoit aiſément que par ce ſecours, on enrichiroit en peu de temps ſa mémoire d’une foule de belles expreſſions Françoiſes, dont on ne peut maintenant acquérir la connoiſſance, qu’en Fréquentant les bonnes ſociétés ou en analyſant quelque bon Dictionnaire ; ce qui n’eſt pas à la portée de tout le monde. C’eſt pour venir au ſecours de ceux à qui ces moyens manquent, que j’ai entrepris un Dictionnaire Walon-François où je réunis la plupart des mots François qui nous arrêtent dans la converſation. Pour réuſſir dans cette entrepriſe j’ai lu & relu le Dictionnaire de l’académie Françoiſe, j’en ai puiſé tout ce qui m’a paru propre à rendre mon ouvrage intéreſſant ; ſi je l’ai rendu ſupportable, c’eſt principalement à cette ſavante ſource que j’en ſuis redevable.

Quant à la partie Walonne, je ne trouve pas de moyen de la ſouſtraire à la cenſure ; chacun voudroit y trouver les mots qui ſont en uſage dans ſon lieu natal & cela eſt de toute impoſſibilité. Pour contenter tout le monde autant que poſſible, je donne la préférence aux mots dont l’uſage eſt le plus général, ſans m’aſtreindre au langage d’aucun endroit particulier ; & ces mots je les écris ſelon que l’oreille me le ſuggere.

J’oſe me flatter, qu’en faveur du but que je me ſuis propoſé, celui de ſervir une patrie que je chéris infiniment, l’on voudra bien me paſſer les bévues qui peut-être auront pu m’échapper dans un ouvrage tel que celui-ci, qui demande une variété de connoiſſances qu’il n’eſt guere poſſible de trouver raſſemblées dans une ſeule perſonne ; inſtruit de mes fautes, je m’empreſſerai de les réparer dans un ſupplément où j’inſérerai auſſi tous les mots intéreſſants que l’on voudra m’indiquer.