J’ai passé dans l’Épire, où j’étois reléguée :
Mon père l’ordonnoit. Mais qui sait si depuis
Je n’ai point en secret partagé vos ennuis ?
Pensez-vous avoir seul éprouvé des alarmes ?
Que l’Épire jamais n’ait vu couler mes larmes ?
Enfin qui vous a dit que malgré mon devoir
Je n’ai pas quelquefois souhaité de vous voir ?
Souhaité de me voir ! Ah ! divine princesse…
Mais, de grâce, est-ce à moi que ce discours s’adresse ?
Ouvrez vos yeux[1] : songez qu’Oreste est devant vous,
Oreste, si longtemps l’objet de leur courroux.
Oui, c’est vous dont l’amour, naissant avec leurs charmes,
Leur apprit le premier le pouvoir de leurs armes ;
Vous que mille vertus me forçoient d’estimer ;
Vous que j’ai plaint, enfin que je voudrois aimer.
Je vous entends. Tel est pion partage funeste :
Le cœur est pour Pyrrhus, et les vœux pour Oreste.
Ah ! ne souhaitez pas le destin de Pyrrhus :
Je vous haïrois trop.
Vous m’en aimeriez plus.
- ↑ Var. Ouvrez les yeux… (Éd. 1668-1676.)
qu’on a autant d’esprit que vous en avez, mais cela n’empêche pas que ce ne soit un galimatias. » Et dans la Préface, il notait l’impropriété du vers 520. « Je ne trouve point que vous croirez-vous mon ennemi ? pour dire me croirez-vous votre ennemi ? soit une chose bien écrite. »